En 2022, le BAFA fête ses 50 ans ! Première étape vers l’animation volontaire puis parfois vers l’animation professionnelle, le BAFA constitue l’une des briques centrales de l’éducation populaire. La Fédération Léo Lagrange forme tous les ans près de 3 000 stagiaires BAFA dans toute la France, en internat et en externat.
Nos salarié.es titulaires du BAFA nous racontent ce que représente pour eux l’animation et partagent avec nous leurs plus belles anecdotes !
» C’est toujours extrêmement gratifiant et émouvant de se sentir à une place privilégiée auprès des publics. Jeune animatrice, j’avais mis en place un jeu avec les enfants autour de l’expression, une enfant dit au groupe qu’elle est triste parce que ses parents se disputent beaucoup en ce moment. J’ai alors pensé que cette enfant s’était sentie assez en confiance, assez en sécurité pour se confier. Dans ces moments, je me sens exactement à la bonne place et je suis reconnaissante pour la confiance accordée tout en ayant la pleine conscience des responsabilités qu’engendre cette confiance. »
Angéline Odi Ngono, Coordinatrice BAFA-BAFD Île-de-France / Eure-et-Loir
« Je me suis retrouvé à faire du bivouac sur une île au milieu de la Loire avec un groupe de jeunes, et nous avons préparé en veillée une chasse au trésor. Autant de choses que je n’aurais jamais faite dans ma vie privée ! A travers notre métier, nous pouvons également découvrir le monde et nous découvrir nous même. »
Samuel Zatar, animateur jeunesse – hors les murs à Trélazé (14)
« J’ai travaillé comme animateur dans un accueil de loisirs dans le Rhône. Un enfant de 7 ans, accueilli toute la journée, refusait catégoriquement de manger lors des repas. J’ai d’abord créé un lien de confiance avec lui et en s’intéressant à son vécu, j’ai réussi à comprendre les raisons de ce refus. Nous avons travaillé ensemble pour qu’il reprenne goût à manger, en lui expliquant les conséquences pour sa santé, en l’encourageant, en créant des activités cuisine… Les parents m’ont remercié car ils ne connaissaient pas les causes de ce comportement. J’ai ainsi pris conscience de la force éducative que nous avions. »
Johany Thery, Coordinateur du dispositif enfance-jeunesse de St Didier au Mont d’Or (69)
« Le basculement de ma posture d’animatrice volontaire vers une posture professionnelle. J’étais animatrice en colonie et j’observais des dysfonctionnements que j’estimais dangereux. Malgré mon jeune âge, ma timidité et mes relations amicales avec certains acteurs concernés, j’ai interpellé les autorités de tutelle afin qu’elles interviennent. La colonie a fermé avant la fin, confirmant mes choix. Cela m’a fortement marqué, car j’ai ressenti pleinement la responsabilité individuelle et collective que chacun peut avoir dans ce genre de contexte. »
Cécile Fournier, chargée de mission nationale – formation à l’animation volontaire
« J’ai eu la chance de pouvoir animer des colonies de vacances à l’étranger. Quelle chance : Malte, Barcelone, Londres ou encore les Pyrénées espagnols !
Je suis toujours en contact avec quelques ados que j’encadrais (qui ont bien grandi maintenant), c’est vraiment amusant de suivre leurs parcours, certains sont désormais animateur.ice.s à leur tour et m’écrivent pour me demander des conseils. »
Julie Bocqueneu, chargée de communication et marketing à la Fédération Léo Lagrange
« Aujourd’hui formateur, lors d’un stage BAFD, une stagiaire, mère de famille d’une trentaine d’années, profite d’un temps informel pour me demander si je la reconnais. Puis elle me rappelle que j’étais son animateur quand elle était enfant, et que si aujourd’hui elle est là, c’est parce qu’elle voulait être animatrice comme je l’ai été avec elle auparavant. »
Jérôme Bucaille, formateur BAFA
« Ce qui m’a vraiment marqué, c’est les différences de pratiques entre les pays. J’ai travaillé à Berlin dans un jardin d’enfant (pour les enfants de 6 mois à 6 ans) et il n’y a pas de périscolaire en Allemagne ! Lorsque j’ai démarré dans ce jardin d’enfants, je suis arrivée avec mes activités préparées à l’avance. Mes collègues étaient étonnés car pour eux c’est du temps libre dédié aux jeux, au déguisement. Les professionnels laissent les enfants en autonomie, sous leur supervision. J’ai aussi une expérience à Pékin, ils font comme nous : ils proposent beaucoup d’activités avec une distinction des temps. »
Celia Dedeyan, responsable des programmes européens à la Fédération Léo Lagrange
« En 1986 lors d’un séjour en Auvergne, j’ai mené une activité manuelle : la confection de flèches polynésiennes, avec un public de pré-adolescents de 10 à 13 ans. Tout le reste du séjour, ils ne souhaitaient qu’une chose : s’entraîner à les lancer ! En 1986 lors d’un séjour en Auvergne, j’ai mené une activité manuelle : la confection de flèches polynésiennes, avec un public de pré-adolescents de 10 à 13 ans. Tout le reste du séjour, ils ne souhaitaient qu’une chose : s’entraîner à les lancer ! »
Jean-Louis Vaissière, formateur BAFA
« J’ai démarré mon BAFA à 17 ans au CEMEA sans imaginer que 33 ans plus tard je dirigerais la Fédération Léo Lagrange, l’une des principales Fédération d’Education Populaire. Lors de la formation de base, une séquence abordait les notions de sécurité. En fait, le sujet central concernait les besoins de l’enfant et donc la posture de l’animateur, qui doit offrir un cadre sécurisé à son développement. Cette séquence ne m’a jamais quitté : recentrer l’acte éducatif sur l’intérêt premier de l’enfant. C’est la raison pour laquelle je soutiens fermement la réforme des rythmes éducatifs. »
Vincent Séguéla, secrétaire général de la Fédération Léo Lagrange
« Très ironiquement, c’est Macdo qui m’a guidé vers l’animation ! J’étais hôtesse et je m’occupais des anniversaires des enfants. J’adorais ces moments plein de bonheur ! Au fil du temps, je me suis rendue compte que la joie que nous leur donnions n’était qu’une manière d’appâter les futurs consommateurs qu’ils deviendront… J’ai donc voulu continuer avec les enfants, mais en donnant du sens à mon rôle éducatif. D’où le BAFA, qui a littéralement changé ma vie, puisque j’ai fait de l’éducation populaire mon métier et que je l’exerce maintenant en France, en Afrique, au Moyen-Orient… L’éducation populaire, un très bel outil universel. »
Sophie Khatib, responsable des programmes internationaux de la Fédération Léo Lagrange
« La première fois en séjour de vacances où mon directeur m’a dit « tu es pour l’animation, ne t’arrête jamais ! » »
Elliott Krumhorn-Szekely, formateur BAFA
« J’ai débuté mon métier d’animateur dans le cadre de mon stage pratique dans une structure d’animation Leo Lagrange et je suis aujourd’hui Responsable du secteur BAFA à Leo Lagrange Centre Est ; la boucle est bouclée ! »
Sabri Djellouli, directeur du pôle engagement Leo Lagrange Centre Est
« Lorsque j’ai démarré dans l’animation, je m’occupais d’enfants de 9-10 ans. Il y a 3 ans, j’ai retrouvé en formation BAFA un jeune homme de 18 ans : il avait été l’un de ces enfants dont je m’étais occupé. J’ai alors pensé que c’est grâce aux valeurs que j’ai transmises qu’il a eu envie d’être animateur ! C’est gratifiant, nous avons un rôle et une responsabilité car nous transmettons des savoirs et des valeurs. Ce jeune était très investi dans le tri des déchets, il a organisé des animations sur ce sujet. Il transmettra à son tour ces valeurs citoyennes et écologiques à des enfants. »
Aboubacari Diakhite, formateur BAFA
« J’ai travaillé dans un chantier international de bénévoles : 3 semaines, une vingtaine de jeunes, 7 nationalités différentes. Il y avait dans le groupe 2 jeunes Arméniennes et 2 jeunes Turques. L’histoire de ces deux peuples est complexe mais pendant le chantier, elles se sont parlées : du génocide arménien, de la place des femmes, de leurs différences mais aussi de leurs points communs. L’animation permet ce genre d’expérience : le dialogue est possible car nous ne sommes plus sur un territoire d’affrontement mais sur un espace de loisir, donc de consentement, qui permet à chacun.e de pouvoir exprimer qui il est. »