Nos partenaires kurdes sont venu.es en France la 1ère semaine d’avril pour rencontrer les équipes Léo Lagrange et découvrir nos activités. Parmi eux, Awara Jalal de l’association Public Aid Organization (PAO) et Ranj Abdaqgadir de l’association Save the Children qui ont participé à la formation des professionnel.les en milieu carcéral au Kurdistan. Aux côtés de professionnel.les Léo Lagrange, ils ont transmis les valeurs et méthodes de l’éducation populaire et poursuivent l’accompagnement pendant plusieurs mois. Ils répondent à nos questions sur cette expérience !
Pour Léo Lagrange, les salarié.es qui ont animé cette formation à destination des professionnels intervenant en milieu carcéral au Kurdistan sont : Elora Hervé, responsable des programmes internationaux, Adeline Mathieux, coordinatrice culturelle à la prison de Fleury-Mérogis (91), Delphine Desgré, responsable développement Nouvelle Aquitaine pour l’Union nationale sportive Léo Lagrange (UNSLL) et Sandra Siniscalchi, coordinatrice pédagogique chez PREFACE.
Vous avez préparé cette formation avec Elora et Victoria et vous avez assisté aux 5 journées de formation. Qu’est ce qui a été le plus intéressant et utile pour vous ?
Awara : grâce au témoignage de Delphine, j’ai découvert comment utiliser le sport pour intégrer les détenus dans les activités et leur faire oublier quelques instants qu’ils sont en prison. Nous pouvons utiliser le sport et la culture pour travailler sur leur parcours ou pour régler une problématique de stress ressentie par un détenu par exemple.
Ranj : Adeline nous a parlé du lien entre l’extérieur et la prison, elle emmène des détenus au théâtre. Delphine a aussi organisé un projet pendant lequel les détenus couraient un marathon ! Je trouve que cela permet aux prisonniers de se sentir reliés à leur avenir et à la société, d’être moins isolés.
Dans les pratiques professionnelles des collègues Léo, est-ce que quelque chose vous a particulièrement étonné ? Dans leurs projets, leurs manières de travailler ?
Awara : Le fait de sortir en dehors de la prison avec les détenus représente pour moi une grande responsabilité ! Même si ce n’est pas Adeline qui est responsable, je ressentirais quand même une grande responsabilité !
Ranj : Adeline nous a montré un clip vidéo réalisé en prison par des détenus. Ce serait difficile à réaliser au Kurdistan, parce que ce serait compliqué de faire entrer un caméraman. Et je pense aussi que les intervenants en prison n’auraient pas pensé à ce genre de projet !
Les témoignages des professionnel.les Léo nous montrent qu’ils incitent les détenus à se projeter à l’extérieur, au bord d’un lac par exemple, pour changer d’état d’esprit par exemple et se sentir mieux.
Est-ce que vous avez une anecdote à nous raconter ? Quel est votre meilleur souvenir de cette formation ?
Awara : Lorsque nous avons démarré la formation, les participants n’étaient pas motivés, ils se plaignaient de beaucoup de choses ! Puis progressivement leur comportement a changé, ils sont devenus actifs et participaient. Dans le questionnaire d’évaluation à la fin de la formation ils se sont excusés pour leur comportement et ils demandent à continuer l’accompagnement pour leurs projets. Nous avons créé une relation de confiance avec eux.
Ranj : La formation utilisait des méthodes de pédagogie active et participative, ils se sont sentis engagés dans le processus de formation, contrairement à beaucoup d’autres formations qu’ils avaient déjà suivies. De plus, ils pensaient au début que nous ne présenterions que des projets français positifs et des exemples négatifs d’Irak. Lorsqu’ils ont eu l’occasion de présenter leurs propres projets, ils ont pris conscience que c’était un réel échange de pratique et pas une formation descendante.
Découvrir plus en détail cette semaine de formation au Kurdistan irakien
Pour garder le contact :
Elora Hervé
responsable des programmes internationaux
elora.herve@leolagrange.orgVictoria Hayotte
chargée de mission internationale
victoria.hayotte@leolagrange.org