Qui pourrait nier que l’immigration est un sujet aujourd’hui pour les Français ? Les flux migratoires constituent des faits historiques à l’échelle de la planète : qu’il s’agisse des conséquences de conflits régionaux ou planétaires, de colonisation et décolonisation, de régimes autoritaires, de questions économiques (pauvreté comme développement), de raisons climatiques à présent ou, plus simplement, de liberté et choix de vie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Europe a consacré la liberté de circulation pour ses membres et que, notamment, les questions migratoires sont autant de défis pour les pays européens, aux populations vieillissantes et aux demandes sociales, économiques et sanitaires croissantes.
Nous aurions pu espérer que le débat ainsi ouvert soit serein, équilibré et empreint d’humanisme, sincère et sans naïveté. Nous aurions pu espérer qu’il soit engagé a minima en tenant compte des réalités du continent européen et dans la perspective des futures élections : aucune nation ne peut régler dans son coin ces lourdes questions ; nous avons construit un espace démocratique européen pour y apporter collectivement des réponses durables, garantes de paix et porteuses de prospérité pour tous.
Au lieu de cela, il a donné lieu à de méprisables surenchères et manœuvres dont le seul résultat sera d’éloigner plus encore les Français du débat politique, de la chose publique et des défis auxquels toute l’humanité doit faire face en la matière.
Quel que soit désormais le résultat de cette séquence parlementaire, ses suites seront mauvaises, teintées de repli, de populisme et de polarisation.
Reprenons le débat, avec autant de pragmatisme que d’humanisme et de fraternité, pour trouver de bonnes solutions, bien accueillir ceux qui le souhaitent et en expriment le besoin ou l’envie, et traitons les questions de sécurité auxquelles chaque être humain aspire dans la complexité qui leur sont dues, c’est-à-dire avec raison, et pour lesquelles aucun être humain ne serait plus, ou moins! concerné selon son origine, ses croyances ou sa nationalité.
Est-ce donc si difficile ? Une grande démocratie, si souvent exemplaire, s’honorerait d’y réussir et d’éclairer à nouveau le vieux continent de ses lumières.
Yves Blein, président
Vincent Séguéla, secrétaire général
Pour la Fédération Léo Lagrange
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Extraits du Manifeste :
« Humaniste : La Fédération Léo Lagrange milite pour l’unité anthropologique de notre espèce et pour la diversité de ses expressions culturelles. Elle reconnait la fraternité humaine comme une valeur universelle indépendante des idéologies politiques ou religieuses.
Territoire de vie et migrants : La Fédération Léo Lagrange reconnait le caractère irréversible des migrations climatiques. Elles impliquent une reconnaissance des territoires de vie et des droits qui leurs sont attachés, tout comme le droit d’accès de chacun aux biens communs de l’humanité. Elle appelle de ses vœux une prise de conscience des risques de désagrégation sociale si la haine de l’étranger s’impliquait comme un mode ordinaire et admis de relation sociale. Plus généralement elle s’attache à développer l’esprit de partage, le souci des autres et la sécurité solidaire.
La Fédération Léo Lagrange appelle à la mobilisation de toutes les énergies en faveur d’une société humaine diverse, pacifique, équilibrée et maitresse de son destin. Cette mobilisation est au cœur de la présente refondation de notre mouvement. Ainsi l’enthousiasme sera-t-il au rendez-vous de l’épanouissement et de la Raison comme il le fût à l’aube de la militance éducative, il y a plus de 70 ans. »
Contact presse : Camille Dombret, tél : 06 78 06 27 91, camille.dombret@leolagrange.org