Clotilde Birocheau a rejoint A2F et la Fédération Léo Lagrange le 12 octobre dernier. Elle coordonne à présent Prépa Rebond et Acti Jeunes en Pays de Retz (44).
Les jeunes et l’insertion comme fil rouge professionnel
Diplômée d’une maîtrise de psychologie et d’un BPJEPS, Clotilde a occupé plusieurs postes dans l’éducation populaire, principalement auprès des jeunes et dans le périscolaire. Après un premier passage chez A2F il y a 10 ans pour s’occuper de dispositifs d’insertion sociale, Clotilde s’était consacrée à l’une de ses passions, le jeu comme outil pédagogique. Ainsi, elle travaillait depuis plusieurs années au sein d’une grande maison d’édition de jeux de société. Mais le Covid est passé par là et Clotilde se retrouve licenciée économiquement. Elle prend alors son téléphone et fait le tour de son réseau : A2F lui propose de s’occuper des dispositifs Prépa Rebond et Acti Jeunes.
Prépa Rebond et Acti Jeunes
Clotilde coordonne le dispositif Prépa Rebond sur le territoire du Pays de Retz (Sud-Ouest de la Loire Atlantique, autour de l’agglomération de Pornic), accompagne la formatrice référente dans certaines de ses séances en collectif et réalise également tous les entretiens individuels avec les stagiaires de ce programme, dont la première promotion a démarré le 26 octobre dernier. Sept stagiaires sont ainsi accompagnés jusqu’en juin, les parcours étant ponctués de différentes étapes de validation de leur projet. « Le public est très éclectique et on doit faire le grand écart, donc on aura deux vitesses ». Afin d’être au plus près de leurs besoins, « croiser les regards » avec la formatrice référente est indispensable.
Avec Acti jeunes, Clotilde accompagnera dès mi-novembre et jusqu’en avril 8 jeunes décrocheur.se.s scolaires, 4 jours par semaine, afin de les remobiliser dans une dynamique de parcours. « En fonction du groupe, on ira faire du sport, on pourra faire de la remise à niveau, et surtout, reprendre confiance en soi et savoir évoluer au sein d’un groupe avec des règles de vie. C’est ouvert, j’ai une trame mais je veux m’assurer que mes propositions correspondent à leurs attentes et besoins. »
Les journées et les semaines de Clotilde alternent entre des temps de préparation des 2 dispositifs qu’elle pilote, des séances d’animation ou d’accompagnement des collectifs et la réalisation des entretiens individuels. Les deux dispositifs démarrent tout juste, Clotilde a donc également rencontré et mobilisé des partenaires, dont des prescripteurs, leur mise en lien est primordiale.
« Avec le Covid, on avance au jour le jour. »
Le Covid ne facilite pas ses missions mais sa capacité d’adaptation, nécessaire pour exercer son métier, lui permet de garantir la continuité de l’activité : avec la mise en place du confinement, les stagiaires de Prépa Rebond ont découvert la classe virtuelle. Clotilde a du très vite se former à l’usage de la plateforme de classe virtuelle et aider les participant.e.s à utiliser l’outil, lorsqu’il.elle.s étaient effectivement équipé.e.s à leur domicile. « Passer en classe virtuelle, ce n’est pas une mince affaire, notre public n’est pas assez autonome, certains le sont mais ils n’ont pas confiance en eux, ils ne savent pas toujours par où commencer. Et puis, ils sont inquiets avec le Covid. »
Alterner présentiel et distanciel est donc le meilleur compromis pour ne pas les perdre en route.
Se pose toujours la question des visites et stages en entreprises, « on va travailler la communication par téléphone et par mail mais c’est aussi super important d’aller en face à face pour des enquêtes métier, d’aller visiter des entreprises car une fiche type d’un métier parle beaucoup moins qu’une visite sur site ou un stage de découverte ».
Pour les mois qui viennent, Clotilde souhaite les accompagner jusqu’au bout, « au plus près de ce qu’ils sont et sur Acti jeunes, redonner du baume au cœur à certains et faire en sorte qu’ils intègrent bien un projet ou un accompagnement avec la Mission Locale par exemple. Il ne faut surtout pas que ça retombe comme un soufflet, l’idée est de les mettre dans une dynamique. »
L’un des maîtres-mots : capacité d’adaptation !
Les qualités et compétences pour exercer ce métier ? Patience, sens de l’écoute, capacité d’adaptation, « car entre ce que tu as prévu et ce que tu vas faire ça ne marche pas pareil ! ». Clotilde doit aussi impulser des dynamiques, pour mobiliser les stagiaires, susciter l’envie et leur redonner confiance, « car si c’est plan-plan, on les perd rapidement ! ».
L’éducation populaire : permettre à tous de rebondir
Dès le démarrage de sa vie professionnelle, Clotilde a été investie auprès des jeunes « les décrocheurs scolaires, ça a toujours été mon cheval de bataille ». L’éducation populaire permet à des personnes qui ne correspondent pas au système scolaire de pouvoir reprendre confiance en elles, de reprendre une formation, « on peut changer, rebondir, on a pas les mêmes envies à 15 ans et à 30 ans. J’essaie d’accompagner chacun à devenir autonome et à savoir rebondir. »
L’éducation populaire a également un rôle à jouer auprès des décideur.euse.s publics sur les territoires, « il y a des personnes élues sur des communes qui n’ont pas toutes les cartes en main, ou pas les budgets et monter une formation sur leur secteur, elles ne savent pas que ça existe. C’est notre rôle de faire ce lien-là, de faire que cela existe ».
« Il y a 10 ans, chez A2F, j’accompagnais un jeune qui sortait de deux ans de prison, il ne croyait plus en rien, mais il avait un projet professionnel. Il n’osait pas se présenter en entreprise pour demander un stage, je l’ai aidé à expliquer son parcours et je l’ai accompagné sur place. » Clotilde l’a croisé il y a quelques années, il est depuis en CDI chez cette même entreprise. A l’issue de son stage, lorsque le chef d’entreprise a eu l’occasion de créer un nouveau poste, c’est ce jeune qu’il a voulu recruter. « Ce n’est pas que moi, c’est l’éducateur qui l’a inscrit à la formation, moi j’ai ouvert la première porte. »
L’éducation populaire, c’est aussi toutes les rencontres, « les milliers de regards qu’on a croisés, les partenaires, les prestataires, c’est tellement enrichissant ! »
« Continuons sur notre lancée ! il y a tellement d’entrées possibles, de métiers au sein de l’éducation populaire, continuons ! »