Développer le goût du débat fait partie de l’ADN de notre mouvement, depuis les sites d’animation avec nos publics jusqu’aux instances de gouvernance. Dans le cadre de la préparation de notre Congrès 2024 sur le thème « Jeunesses : le droit au bonheur », un jeu de rôle « Objection : la jeunesse à charge » est diffusé dans tout le réseau Léo. Ce nouvel outil d’animation amène nos membres à s’exercer à la prise de parole pour défendre une idée et élaborer une pensée en lien avec un sujet d’actualité. Jeudi 22 février, une soixantaine de participant·es, dont une trentaine de jeunes, ont joué le jeu en devenant avocats, juge, procureurs, expert, greffier et membres du jury. L’objectif : il.elles devaient argumenter et défendre une position, même si ce n’était pas la leur !
« Objection : la jeunesse à charge » : un jeu de rôle pour débattre
Qu’il s’agisse de la conception d’outils pédagogiques, de la formation des équipes ou de la création de partenariats : tous les moyens sont bons pour faire vivre le goût de l’échange, de la controverse et aiguiser sa pensée au contact des arguments des autres ! C’est bien l’objectif de ce jeu de rôle, créé fin 2023 et qui dote le réseau Léo d’une nouvelle ressource pour animer le débat dans toutes ses structures.
Parmi les outils pédagogiques Léo sur le débat :
La boîte à débats
Le jeu de cartes « Nos idées, nos voix »
Les jeux de photolangage Cartooning for peace avec le dessin de presse sur les inégalités sociales, les violences et la paix, les enjeux de la planète, sexisme et homophobie
Cet outil d’animation est au cœur des conventions territoriales d’hiver qui se sont déroulées en février et mars.
Jeudi 22 février, au siège de la Fédération Léo Lagrange, des jeunes usager·ères de nos structures d’Île-de-France ainsi que des salarié·es et bénévoles Léo de la région ont tous pris part au jeu.
Benjamin Mauduit, responsable plaidoyer et représentations extérieures, a accueilli tou·tes les invité·es en rappelant le chemin que nous empruntions jusqu’au Congrès de septembre. Frédéric Fauvet, président de Léo Lagrange Nord-Île-de-France, a ensuite pris la parole à distance : « votre génération est probablement la première qui vivra moins bien que ses parents, c’est un fait qui borne notre horizon. À nous tous, ensemble, de l’inverser, en s’emparant des outils Léo Lagrange. Portons un discours plus offensif et positif, dites-nous ce qui vous préoccupe. Saisissez-vous du micro ! » La séance est lancée !
Débat sur le thème « les jeunes devant les écrans »
L’ensemble des participant·es est réparti en 2 salles. Dans chaque salle, le même déroulé est proposé. 4 personnes volontaires deviennent procureurs, 4 personnes endossent le rôle d’avocat, un juge revêt la perruque, un greffier s’installe derrière un ordinateur, avec à ses côtés un expert. Les autres membres de l’assemblée constituent le jury.
« Les jeunes devant les écrans » est tiré au sort dans l’une des 2 salles. Benjamin rappelle : « les avocats, vous êtes pour et les procureurs vous êtes contre. Vous avez 10 minutes pour préparer les arguments que vous devrez exposer pendant votre plaidoirie pour les 1ers et pendant votre réquisitoire pour les seconds. Le jury, vous devrez ensuite parvenir à un verdict consensuel. »
Le juge qui doit s’assurer de la bonne tenue des débats utilise son marteau pour lancer le début de ce premier temps de réflexion.
Pendant que les avocats et les procureurs réfléchissent à leurs arguments, le jury entame un tour de parole, pour exprimer les opinions personnelles des uns et des autres sur le sujet. Est-ce que les écrans constituent une fenêtre ouverte sur le monde ou bien nous enferme ?
Le jury s’interroge, pour ou contre les écrans ? Avantages et inconvénients, impacts positifs et négatifs
Un animateur Léo, dans le jury, prend la parole et donne un exemple : « un jeune qui fait de la musique, grâce aux écrans et aux réseaux sociaux, il peut faire connaître son travail. Par contre, il y a des effets négatifs sur la concentration, ça fait perdre des neurones ! ».
Un jeune, probablement au lycée, enchaîne : « grâce à Youtube, j’ai compris des choses en maths, parce que mon prof il ne sait pas expliquer. »
2 avis se font face : les écrans permettent de montrer les évolutions technologiques, de faire circuler l’information et limitent l’usage du papier. Toutefois, les impacts négatifs sur la concentration et le développement cognitif des enfants est pointé à plusieurs reprises. Quelqu’un évoque la présence sur les réseaux sociaux de personnes mal intentionnées et un jeune confirme : « il y a des enfants qui se font harceler. » Une autre personne rappelle que les fake news sont nocives et qu’il faut apprendre à les détecter.
Les 10 minutes passent trop vite, le jury aurait bien poursuivi les échanges ! Benjamin rappelle le sujet et les règles à respecter : « soyez attentifs aux arguments qui vont vous être exposés et ne vous coupez pas la parole, pour bien entendre les arguments de chacun. Car à la fin, membres du jury, vous devrez rendre votre verdict ! »
Plaidoiries des avocats et réquisitoire des procureurs
Place au réquisitoire des procureurs ! L’un des membres avance que les écrans ont un impact négatif sur la capacité d’imagination des enfants, sur la qualité de leurs relations sociales ainsi que sur leur sédentarité. L’expert intervient et cite une psychologue qui tient un site web, il infirme ces arguments !
C’est le tour de la plaidoirie, l’un des avocats prend la parole : « je vous invite à fouiller vos poches, vous sentez votre smartphone. GPS, annuaire, souvenirs, photos, accès à l’art : dans notre poche on tient le monde ! ».
A l’issue de la plaidoirie, le jury est invité à s’exprimer sur les différents arguments exposés. Des allers-retours d’arguments et contre-arguments se mettent place, entrecoupés ponctuellement par l’expert qui doit vérifier certaines données avancées par les uns et les autres.
Accidents de voiture, cyberharcèlement, rapport au temps, … Arguments et contre-arguments
Le nombre d’heures passées devant un écran, l’accidentologie liée au smartphone en voiture, le sac à dos allégé grâce aux écrans, le cyberharcèlement, le temps d’acheminement d’une lettre par la poste versus l’envoi d’un sms etc… Au bout d’une quinzaine de minutes le juge interrompt les débats et demande au jury de prendre 5 minutes pour délibérer.
Vert pour les écrans et rouge contre. La majorité des cartons levés est verte. Le jury est invité à partager son verdict : « les écrans sont des outils, le problème c’est la personne derrière l’écran. 2 personnes auront des usages différents. Ce que nous reprochons aux écrans, c’est ce que nous nous reprochons à nous-mêmes. »
Chaque partie est interrogée ensuite sur son expérience dans ce tribunat fictif. Pour l’expert : « n’oubliez pas que dans un débat il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses, il faut argumenter ses choix. Les 2 peuvent s’entendre. »
Le juge clôt l’exercice : « c’était très intéressant ! J’étais d’accord avec vous et avec vous ! Peut-être qu’au final chacun d’entre vous avait raison. Séance terminée ! »
30 jeunes du réseau Léo invité·es au forum jeunesse d’avril et au Congrès
Corinne Bord, vice-présidente de la Fédération Léo Lagrange intervient pour conclure la convention et rappelle qu’une trentaine de jeunes du réseau Léo sont invités à participer au forum jeunesse d’avril puis à notre Congrès de septembre pour participer à la démarche « Jeunesses : le droit au bonheur ».
Restez connecté.es … à vos écrans ! Pour suivre les étapes qui nous mènent jusqu’au Congrès les 13 et 14 septembre prochains !
Pour garder le contact :
Benjamin Mauduit
Responsable plaidoyer et représentations extérieures
benjamin.mauduit@leolagrange.org