Pour contribuer à laisser trace, comme pour chaque Congrès FLL, un visuel officiel a été créé spécialement pour l’événement. Il sera décliné sur l’ensemble des supports de communication et représentera donc l’identité graphique de ce Congrès dédié aux jeunesses et au bonheur.
Le visuel du Congrès 2024 “Jeunesses : le droit au bonheur” poursuit plusieurs ambitions. D’une part, représenter la diversité des jeunesses, de leurs envies, de leurs activités et pas seulement de leurs fragilités. D’autre part, montrer que les jeunes sont pleinement intégrés dans les environnements au sein desquels il·elles évoluent, qu’ il·elles interagissent avec d’autres constamment et sont pleinement concernés par la société dans laquelle il·elles vivent.
Le droit au bonheur ? Nous pensons prendre notre part en étant aux côtés des jeunes, dès leur plus jeune âge, en les accompagnant dans leurs loisirs, dans leurs projets de mobilité, sportifs, professionnels. En leur offrant des espaces d’engagement citoyen mais aussi de loisirs émancipateurs et de purs plaisirs !
Ce visuel ne pouvait donc que foisonner de toute cette richesse, pour esquisser la complexité de la société, de notre engagement et de notre projet associatif.
L’artiste qui a réalisé le visuel : Sylvain Martini
Pour réaliser cette création graphique, la Fédération Léo Lagrange s’est adressée çà Sylvain Martini, ancien animateur jeunesse et délégué territorial à l’animation Léo Lagrange ! Il répond à 3 questions pour nous expliquer comment il est parvenu à ce visuel.
La demande qui t’a été faite était de représenter la diversité des jeunesses, la complexité du bonheur. Quel a été ton parti pris artistique ?
Dès les premiers échanges avec Vincent Séguéla [secrétaire général], Benjamin Mauduit [responsable plaidoyer et relations extérieures] et Camille Dombret [directrice communication], il était très clair que nous ne voulions pas d’un visuel trop classique. Avant même d’établir le « mood board », la référence à l’œuvre de Martin Handford, Où est Charlie ?, s’est imposée comme une évidence. Nous voulions aborder le visuel de manière ludique, où le regard pourrait voyager dans l’image. Le bonheur étant un état émotionnel purement subjectif, nous avons donc convenu qu’il fallait représenter une grande diversité de « petits » bonheurs, dont la somme créerait une impression globale de sérénité, presque d’hédonisme. Il fallait justement en regard de la complexité de cette notion l’aborder par des instantanés de joies simples. Il s’agissait aussi de ne pas les hiérarchiser, d’où le choix d’une perspective axonométrique, sans point de fuite : tous les personnages ont grosso modo la même taille, et d’une certaine manière ils sont tous au premier plan.
Nous voulions aussi évoquer la notion de parcours. Dans un premier temps, j’avais imaginé une sorte de suite chronologique d’ateliers, d’activités, de dispositifs phares de la FLL, par lesquels passeraient des personnages un peu récurrent sdans l’image. Mais cela renvoyait peut-être un peu trop à un message dogmatique, une suite un peu systématique. Finalement, je suis revenu à une approche beaucoup plus simple : des jeunes occupent l’espace, s’y meuvent avec aisance. Il y a bien la représentation d’un chemin, mais il est coudé, c’est une sorte de carrefour, chaque personnage avance selon ses propres objectifs : toutes les routes sont ouvertes, pour paraphraser Léo Lagrange.
Quant aux couleurs, pour la plupart, elles reprennent celles du logo « Jeunesses, le droit au bonheur ».
Quelle est ta touche personnelle ?
Dans une première version des croquis, le décor avait davantage d’importance. Benjamin et Camille m’avait fourni quelques références d’équipements, d’éléments patrimoniaux rennais. Là aussi, je suis passé à davantage d’épure : le sujet, ce sont les jeunes. Pour le bâtiment qui borde le haut de l’image, je me suis vaguement inspiré d’une des façades d’un équipement géré par Léo Lagrange Ouest à Rennes. Mais c’est anecdotique. Je ne voulais pas non plus indifférencier les personnages. J’aurais pu faire le choix de vagues silhouettes réduite à de simples fonctions, un peu comme celles que l’on trouve sur des supports de signalétiques. Au contraire, je tenais à ce chaque personnage s’inscrive dans une certaine forme de réalité : ils ne sont pas un imaginaire, un fantasme. Par conséquent, ils ont tous été travaillés de façon spécifique : chaque couleur de peau, chaque visage, chaque chevelure, etc., sont différentes. J’ai choisi de les traiter dans un style réaliste simple, proche de la ligne claire, afin de rester le plus lisible possible.
Dans l’ensemble, j’ai eu la plus grande liberté dans les choix de représentations des différentes saynètes – et surtout, il m’était impossible de ne pas glisser quelques rockeurs et rockeuses. L’une d’elle m’a été suggérée par Benjamin : Léo Lagrange attablé en terrasse à un ou une jeune. J’ai complété par un clin d’œil à Pierre Mauroy leur apportant des cafés. Ces deux figures tutélaires de la Fédération, j’ai volontairement choisi de les placer en centralité du dessin. Même si un ou deux autres adultes sont représentés, le fondateur de la FLL et son inspirateur symbolise selon moi des figures d’adultes bienveillants.
Dans l’ensemble, sans chercher à être trop ostentatoire ou trop littéral, j’ai tenté de représenter des axes forts qui articulent l’action de la Fédération Léo Lagrange – même s’il ne s’agissait pas d’illustrer un rapport d’activité : la formation, l’emploi, le sport, les vacances, le voyage, l’international, les loisirs, le jeu, la parentalité juvénile, la culture, le collectif, l’engagement, la mobilité, le rapport à la nature, les médias et le numérique… Mais c’est un peu à chacun de trouver ou d’interpréter ces références. En l’occurrence, je n’ai pas pu m’empêcher d’habiller quelques personnages avec le pull du Charlie de Martin Handford…
Qu’est ce qui est le plus important pour toi dans le message que veut faire passer ce visuel ?
Nous avons besoin de créer des espaces de croisements. Pour les jeunes, entre jeunes, mais pas uniquement. D’ouvrir plus largement les espaces publics qui sont quand même devenus avant tout des espaces consuméristes. De favoriser les mobilités, dont en premier lieu le départ en vacances. Et puis la question de l’accès à la Culture, des pratiques culturelles, restent prégnantes. Ces sujets font à mon sens trop peu l’objet de politiques publiques, et en tout cas elles sont tellement disparates qu’elles conduisent à d’énormes discriminations sociales et territoriales.
Cette image, elle se veut joyeuse, mais elle n’a pas vocation à effacer les réalités anxiogènes dans lesquelles vivent les jeunes. C’est une représentation d’une forme d’idéal, pour autant reposant sur des réalités et des attentes concrètes.
Défendre le droit au bonheur pour toutes les jeunesses, telle est l’ambition du Congrès et son identité graphique se devait donc d’embrasser une multitude de situations et de personnages. Et oser la complexité, loin de toute simplification. Et aussi pour permettre à chacun et chacune d’entre nous de se projeter.