Nous en parlions en février dernier, un centre pour la jeunesse a ouvert ses portes à Abobo, commune limitrophe d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ce centre nommé « Léo’s Youth » ouvre ses portes du mardi au samedi pour les jeunes de 16 à 35 ans. L’objectif est d’atteindre régulièrement près de 500 jeunes pour leur proposer des activités variées allant de l’accompagnement socioprofessionnel à la découverte des sciences et du numérique ou encore les loisirs.
Une diversité d’activités qui attire et fidélise grâce à des partenaires investis
Des activités pour toutes et tous : la promesse est tenue grâce à la persévérance de l’équipe sur place. Au départ, il n’a pas été facile de s’implanter dans le quartier et faire venir les jeunes. En effet, il faut savoir communiquer, s’adapter aux disponibilités et surtout répondre aux besoins des participants. Désormais, le centre est reconnu avec notamment un fort partenariat avec le Conseil national des jeunes d’Abobo (CNJ).
Parmi les activités ayant le plus de succès, l’initiation à l’informatique semble particulièrement intéresser les jeunes puisque chaque session est complète. Rien d’étonnant à cela, l’informatique est une base à maitriser pour intégrer le marché du travail. Le centre Léo’s Youth n’a pas vocation à former de futurs ingénieurs mais plutôt à développer une curiosité suffisante pour que les participants envisagent une reconversion ou une formation dans le domaine des technologies et de l’information. Selon un article du Monde datant du 1er août de cette année, la Côte d’Ivoire peine à trouver une main d’œuvre qualifiée pour répondre aux demandes des entreprises et du secteur public. Le besoin est donc présent, il ne reste plus qu’à redoubler d’efforts pour y répondre. A ce jour, près d’une trentaine de jeunes ont suivi plusieurs ateliers pour parfaire leurs compétences en informatique.
Le cours d’initiation à l’informatique est toujours un succès auprès des jeunes
L’insertion professionnelle est complétée par des ateliers davantage au cœur des objectifs de l’éducation populaire que sont le bien-être social et physique. Ainsi, les professionnels de Léo’s Youth sont également amenés à intervenir sur des sujets tels que la lutte contre les préjugés et les discriminations, la communication non-violente et la promotion du débat d’idées. En effet, ils se sont déplacés, avec le Conseil national de la jeunesse d’Abobo, pour promouvoir le dialogue autour d’un espace public régulièrement source de tensions entre plusieurs groupes. Agir en amont mais aussi pendant les crises permet alors d’apaiser la situation et de promouvoir le dialogue pour la paix. Près de 45 jeunes ont pu suivre des formations autour de l’éducation aux médias et une centaine ont participé à des actions culturelles et sportives.
Jean-Claude MESSAN, animateur, évoque la lutte contre les discriminations
grâce à l’outil Les images de la diversité réalisé en partenariat avec Cartooning for peace
Ainsi, depuis l’ouverture du centre, près de 250 jeunes ont été accueillis au centre ou hors les murs dont 98 filles et 132 garçons. Ce chiffre ne concerne que les jeunes entre 16 et 35 ans mais d’autres participants plus jeunes ou plus âgés ont participé aux activités.
Des ambitions en hausse pour la rentrée
Grâce au bouche à oreille, de plus en plus de jeunes viennent pousser la porte du centre pour réaliser des activités avec les animateurs. L’impact commence à se faire sentir comme pour Richard, jeune entrepreneur en street food et « le roi du panini ». Grâce à l’accompagnement reçu, il estime que son business attire davantage de clients, avec la mise en place de meilleurs outils de visibilité. De même, pour Yannick, qui explique avoir eu « la chance de pouvoir confectionner des logos, de comprendre le pack Office » et, au-delà des compétences informatiques, il se sent « plus responsable et plus actif dans la communauté ».
Cette rentrée est marquée par de nouveaux partenariats avec des instituts scientifiques. Les STEM (ou sciences, techniques, ingénieries et mathématiques) sont un ensemble de compétences favorisant le développement de la curiosité scientifique mais aussi un tremplin pour obtenir un emploi qualifié dans de nombreux domaines. Attirer les jeunes filles vers ces métiers et connaissances est une volonté majeure du centre pour les mois à venir.
« Merci à ceux qui ont créé le programme et la formation, ils ont fait beaucoup de bien », conclut Noura qui a pu comprendre les attendus des employeurs lors d’un atelier sur la création de CV.
Remerciements : Nous remercions l’ensemble des partenaires qui diffusent l’information concernant les actions du centre et amènent les jeunes à s’y rendre ou bien les accueillent pour leur ouvrir d’autres voies. Un merci à l’équipe sur place mais aussi à Boeing, partenaire originel du projet, pour sa confiance renouvelée et porteuse d’espoir pour la jeunesse ivoirienne.