Le 27 mars dernier, plus de 100 professionnel.les petite enfance ont participé au webinaire /table-ronde « Être et devenir un.e professionnel.le de la petite enfance : un enjeu de formation », organisé par Léo Lagrange Formation et Léo Lagrange Petite enfance. Ce fut l’occasion de se demander pourquoi les compétences des professionnel.les de la petite enfance sont devenu.es un réel enjeu de formation et de donner la parole à 12 intervenant.es issu.es du monde de la petite enfance.
Aujourd’hui, les métiers de la petite enfance connaissent une évolution en raison de la transformation des politiques publiques et les professionnel.les doivent constamment développer et réinterroger leurs compétences en s’appuyant sur les dispositifs de formation.
La crise sanitaire a mis en lumière les pénuries de personnel dans ce secteur et pour les pouvoirs publics, l’importance de ces métiers concernant l’accueil des enfants et la conciliation entre la vie professionnelle et personnelle des parents.
Par ailleurs, force est de constater une grande préoccupation pour améliorer l’attractivité des métiers de la petite enfance et la nécessité de redonner du sens à ces derniers afin d’attirer de nouveaux talents.
Dans ce contexte, comment développer et valoriser les compétences des professionnel.les de la petite enfance ?
La petite enfance : un projet de société
« Réfléchir à la petite enfance, c’est réfléchir à l’égalité », introduit David Cluzeau, délégué général d’Héxopée, organisation professionnelle dont la Fédération Léo Lagrange est adhérente. « Les inégalités commencent dès la petite enfance : inégalités sociales, entre les sexes, entre les territoires. La petite enfance est un secteur clé pour favoriser l’égalité pour les enfants mais aussi pour les parents, et particulièrement pour les femmes. Réfléchir aux métiers de la petite enfance, c’est réfléchir à la question de l’égalité plus largement dans la société et à l’articulation entre temps personnel et professionnel. »
Nathalie Casso-Vicarini, fondatrice-déléguée générale Ensemble pour la petite enfance, membre de la commission des 1 000 premiers jours abonde dans ce sens : « La France a tout à gagner à être très ambitieuse vis-à-vis des professionnels petite enfance qui accompagnent les parents et les enfants pour éviter les ruptures. C’est l’un des grands enseignements des travaux inscrits dans la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Dans les ruptures se logent toutes les inégalités qui se creusent. »
Prévenir la formation des inégalités nécessite un investissement qui se traduit au quotidien par le développement de solutions de gardes adaptées aux besoins des familles, l’accueil et l’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie des parents en précarité et la formation des professionnels de la petite enfance ! « Nous avons pris une position extrêmement claire sur la nécessité de mettre en œuvre un service public de la petite enfance qui doit permettre un accès universel aux solutions de garde pour toutes les familles », rappelle David Cluzeau.
Le rapport des 1 000 premiers jours comme boussole
Nathalie Casso-Vicarini a notamment évoqué le rapport des 1 000 premiers jours en insistant sur les éléments qui ont trait à la qualité des modes d’accueil du jeune enfant. Céline Rousselet, délégué territoriale Léo Lagrange petite enfance, a présenté le projet de maison des 1 000 premiers jours lancés à Schiltigheim (67) et Dijon (21) en 2023. « Le rapport des 100 premiers jours a permis la mise en lumière des objectifs qu’on souhaite atteindre dans nos structures et de rappeler que ce ne sont pas de simples lieux de garde », témoigne Céline. « Nous nous nous sommes emparés de ce rapport pour la mise en place de maisons des 1000 premiers jours sur des territoires dont nous avons une connaissance fine. Ces projets ont été pensés en impliquant les professionnels, l’un des enjeux étant la valorisation de ces derniers et le développement de leurs compétences. »
« Les connaissances partagées sur le développement de l’enfant bougent autant que le monde bouge. Les professionnels ont besoin de rester dans une dynamique de veille permanente sur la recherche pour ajuster leurs pratiques », abonde Nathalie Casso-Vicarini. L’amélioration et l’actualisation des compétences, l’évaluation des pratiques et la formation des professionnels sont primordiales pour assurer un accueil de qualité.
Des offres de formation agiles et innovantes
Claire Lachatre, cheffe de projet auprès de la Commissaire à la lutte contre la pauvreté en Auvergne-Rhône-Alpes a présenté le plan Ambition enfance-Égalité qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté. « Nous faisons le pari de passer outre certains déterminismes en favorisant l’insertion sociale et professionnelle des parents et la socialisation des enfants ». L’objectif est d’accroître le nombre de crèches, de favoriser l’accueil des familles les plus défavorisées et d’encourager des dispositifs à la croisée de la petite enfance et de l’insertion sociale et professionnelle.
Dans ce cadre, l’un des enjeux est la formation des professionnel.les à l’accueil des familles défavorisées. « Cette priorité donnée à la réduction des inégalités a rejoint une autre priorité, la prévention précoce mise en avant dans le rapport des 1 000 premiers jours », relate Claire Lachatre. « L’axe de la formation des professionnels est très important pour le développement de l’enfant et la réduction des inégalités. Ce plan Ambition enfance-Égalité vise l’élaboration d’une offre de formation continue au niveau national qui se base sur un référentiel de 7 thématiques (le langage, l’alimentation et la nature, l’art et la culture, l’accueil occasionnel, la prévention des stéréotypes, l’accueil des parents et le numérique) pour élargir la formation initiale des professionnels. »
La Fédération Léo Lagrange s’adapte, elle aussi, aux évolutions et aux besoins de terrain en proposant des solutions innovantes. Jeanine Chapot, directrice Léo Lagrange Formation et Joël Contis, directeur petite enfance, ont mis en avant les expérimentations qui s’appuient sur l’expertise des deux filières métiers : VAE collectives proposées aux professionnel.les Léo Lagrange, lancement d’eve&léo et ses parcours d’apprentissage collaboratif… « Nous sommes attachés à la formation tout au long de la vie qui est importante pour tout individu », explique Jeanine Chapot. « Pour nous, l’éducation est un puissant levier au développement aussi bien humain, territorial… On appelle de nos vœux que les professionnels partagent cette vision-là. »
Nathalie Robinet, cheffe de projet eve&Léo et Fatima Touati, directrice du multi-accueil La Claire Fontaine à Fontaine-sur-Saône (69), ont présenté plus en détail eve&léo et la démarche d’accompagnement collectif de Validation des acquis de l’expérience pour les métiers d’auxiliaire de puériculture et d’éducateur.rice de jeunes enfants.
La table-ronde s’est clôturée avec la valorisation de professionnel.les de terrain Léo Lagrange qui ont mis la formation au cœur de leur trajectoire professionnelle.
« La formation est un merveilleux levier de monter en compétences », conclut Jeanine Chapot. « Il est aussi important de former sur les savoir-faire que sur les savoir-être. Il faut continuer à évoluer, à s’adapter. Le bénéfice de formation est pour les professionnels mais pas seulement. Cela rejoint notre vision de la formation qui est un vecteur permanent d’amélioration de la société. Nous participons de la transformation de la société ! »
Regarder le replay de la table-ronde :
Pour garder le contact :
Sandrine Alaimo
Responsable développement et partenariats Léo Lagrange Formation
sandrine.alaimo@leolagrange.org
Nathalie Robinet
cheffe de projet eve&léo
nathalie.robinet@leolagrange.org