Il faut croire que l’éternelle question concernant le droit au bonheur, les jeunes générations ne sont pas effrayées à l’idée de se la poser. Ils en ont même fait la thématique du Forum Idées Halles du 13 mai dernier à Balma, au sein de la Grainerie. Ce lieu de création artistique aménagé pour l’occasion a servi de terrain d’échange et de dialogue aux nombreux acteurs territoriaux et associatifs, comme aux plus jeunes. Retour sur cet événement fédérateur pluriel qui, en plus de redéfinir le fait d’être « heureux », se fait vecteur de projets innovants, initiés par ceux qui les accompliront ensuite.
Un projet « surprenant » pour unifier le souhait de chacun
Rome ne s’est pas faite en un jour, ni son forum. Celui des Idées Halles a pu prendre vie 1 an et demie après une première commission survenue en décembre 2021, réunissant des acteurs jeunesse Léo Lagrange Sud-Ouest et des élu.es, afin de dialoguer autour d’envies et de perspectives communes. Sont alors mises sur la table les lacunes concernant la parole donnée aux jeunes et la politique jeunesse associée. Ce postulat posé, l’idée naît alors d’organiser un événement pour tenter d’y répondre pleinement.
Deux soirées d’incubations suivront, une première au sein de la communauté de commune du Bassin Auterivain, qui a permis « de rassembler tous les protagonistes de nos territoires. Cette première réunion a déterminé le nom de l’événement, une méthodologie d’intelligence collective, ainsi que la forme du forum ouvert. On voulait que cet évènement ressemble au souhait de chacun. » indique Maïlys Lamarche, coordinatrice AlphaLéo. La seconde soirée d’incubation, survenue dans le tiers-lieu Alpha-Léo l’Archipel de Tournefeuille, a permis la mise à contribution de ses jeunes membres, tout en les informant sur la méthodologie du forum ouvert, « ils ont ensuite pu travailler sur la communication, la création d’affiches ainsi qu’un site internet ensuite relocalisé. Les jeunes voulaient un événement surprenant, ils ont même demandé du maquillage à lumière bleue. »
Le format « Forum des Idées », ou comment faciliter l’investissement et la mobilité de chacun
Cette mise à contribution du public cible, dans l’organisation d’un événement qui s’adresse pleinement à sa génération, passe également par le choix d’un lieu unique de création artistique, innovant et dynamique qu’incarne La Grainerie, une fabrique des arts du cirque et de l’itinérance à Balma. Si son nom évoque indéniablement le terme « Graine », ce n’est pas un hasard : « Cet événement est pour chacun l’occasion de planter une graine, qui que vous soyez. Les gens dialoguent et s’investissent, jusqu’à voir cette graine devenir une fleur, à la fin de la journée. ». Il n’est pas anodin que cette évocation ait déteint jusque sur la scénologie du forum, muée en jardin, ou encore sur l’habillement de tous les « facilitateur.rice.s », parés de tabliers de jardiniers, tous professionnels au sein de tiers lieux et de centres Léo Lagrange. Leur rôle, s’il n’était évidemment pas de jardiner, résidait dans la facilitation du mouvement, la gestion du temps et du bon fonctionnement de la méthodologie des ateliers pour les participants
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Au matin du forum et de ces nombreux ateliers, ces mêmes participant.es aux profils variés d’après Maïlys, « il y avait des jeunes, des partenaires issus de la mission locale, du conseil départemental 31, du CRIJ, mais aussi des professionnels jeunesses » ont contribué à l’élaboration de l’ordre du jour au matin du Forum.
Ces 202 débatteurs, qui ont débuté l’expérience, comptaient parmi eux des jeunes adhérent.es aux tiers-lieux et structures Léo Lagrange telles que la FAC de Toulouse, l’Alphaléo de la communauté de commune du bassin auterivain, le service jeunesse d’Arize-Leze, de la Française et de Saint Sulpice. D’autres sont arrivé.es par le bouche-à-oreille ou par la communication de l’événement, des acteurs associatifs issus des départements jeunesse et sport, des élus du conseil départemental, de la mission locale, ou encore de la Caf. Deux facilitateurs.rices du Grand cercle (grand lieu de débat), et certains participant.es souhaitant participer à l’aspect surprenant de la scénographie, ont pu lancer les rassemblements en grand groupe, en musique, le visage paré de peinture seulement visible à la lumière bleue, afin de « faire prévaloir la parole, quel que soit l’individu » poursuit Maïlys.
Ces 202 débatteurs, qui ont débuté l’expérience, comptaient parmi eux des jeunes adhérent.es aux tiers-lieux et structures Léo Lagrange telles que la FAC de Toulouse, l’Alphaléo de la communauté de commune du bassin auterivain, le service jeunesse d’Arize-Leze, de la Française et de Saint Sulpice. D’autres sont arrivé.es par le bouche-à-oreille ou par la communication de l’événement, des acteurs associatifs issus des départements jeunesse et sport, des élus du conseil départemental, de la mission locale, ou encore de la Caf. Deux facilitateurs.rices du Grand cercle (grand lieu de débat), et certains participant.es souhaitant participer à l’aspect surprenant de la scénographie, ont pu lancer les rassemblements en grand groupe, en musique, le visage paré de peinture seulement visible à la lumière bleue, afin de « faire prévaloir la parole, quel que soit l’individu » poursuit Maïlys.
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Cette fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, en accueillant son premier forum ouvert, permet un élargissement de l’espace, et indéniablement du dialogue, la forme du forum ouvert garantissant « le droit de bouger, de se mouvoir, de porter des idées d’un espace à l’autre, prendre une pause quand on veut, à la frontière entre des événements spectacle et des temps de travail. ».
Échanger des idées pour mieux les concrétiser
Car au-delà de la mobilité des idées et des individus, c’est aussi la capacité de ces derniers à imaginer des projets et des ateliers centrés autour des jeunes et leurs droits au bonheur : « Les gens présents le matin sur le forum ont construit l’ordre du jour, organisé la vingtaine d’ateliers, concrétisé sur papier des idées de projets ensuite affichés à la vue de tous lors du temps du repas. 10 ont été retenus ensuite. La journée suivait un programme soutenu, divisé en plusieurs espaces et activités :
- Des ateliers radio
- Des espaces jeux de société
- Des espaces de discussions à thèmes sur des sujets choisis, en cercle plus ou moins grands
- Des espaces d’échanges et de débats autour des projets.
Sur le 10 projets élus, tous ont évidemment pour thématique commune la jeunesse et le bonheur. En voici quelques exemples, accompagné de leurs synthèses fournies par Maïlys :
- Avenir des jeunes et le plan B avec l’IA : Faire toute une action de prévention auprès des jeunes avant qu’il puisse choisir leur avenir.
- Les jeunes et le voyage : Repenser notre manière de voyager dans notre environnement tout en le respectant
- Festival de la joie revendicative sur 2 jours : Espace de revendications festif créé par et pour les jeunes sur deux jours. Dans cet espace il y aura : un village associatif et militant, un concert créé par les jeunes, des ateliers culturels et créatifs, danse, poterie, peinture, chant, des ciné-débats, ludothèque…
- La flemme et la flamme : Proposer des temps et des lieux pour que les jeunes « flemmardisent » ensemble : Journée « partage de flemme », championnat de flemme, activités où on prend le temps, avoir des lieux identifiés tous publics de flemme avec mobiliers adaptés sans planning, sans projet, accès numérique illimité qui valorise les pratiques individuelles, lieu d’expérimentation pour trouver sa flamme.
Les électeurs sont alors dotés d’une fiche d’action personnelle, qui leur permet de noter leurs coordonnées et les projets sur lesquels ils souhaiteraient s’investir. Cette proximité, alliée à une facilité d’adhésion pour le participant veut susciter l’idée d’un investissement concret et direct.
Pour preuve, 6 projets sur 10 ont fait l’objet de compte rendu, et possèdent désormais des porteurs de projets. Une fois ces derniers présentés auprès de tous, le forum s’est mué à la fin de la journée en un espace de spectacle divers, alliant magie et prestidigitation, performances de yoyo par un champion du monde, une scène ouverte, et deux concerts menés par des jeunes suivis sur les structures Alphaléo : les Pink Bambooz, et la Kickerie.
Un événement qui a personnellement conquis Maïlys : « C’est une réussite, par laquelle j’ai retrouvé l’essence de mon métier, fédérateur, presque familial. Tout le monde s’est investi et a donc pu trouver sa place. » Elle nous souffle même l’envie de réitérer le projet pour une deuxième édition. Alors, partant ?
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