Les 4 et 5 juillet dernier, l’évènement Horizon Aéro faisait escale à la cité scolaire François Villon, dans le 14e arrondissement de Paris. Organisées par la Fédération Léo Lagrange en partenariat avec Boeing France, ces deux journées avaient pour objectif de présenter aux ados (11-15 ans) et aux jeunes (16-25 ans) des structures franciliennes Léo Lagrange les métiers de l’industrie aéronautique et du transport aérien. Les enjeux : démystifier des métiers méconnus, lutter contre les inégalités à l’emploi, et encourager l’expression d’idées et d’ambitions professionnelles pour les 70 jeunes participant·es.
L’idée d’Horizon Aéro prend racine dans la relation partenariale liée depuis 2015 entre la Fédération Léo Lagrange et Boeing France. Jean-Marc Fron, directeur général de Boeing France, explique : « C’est important pour nous de soutenir les jeunes, les accompagner dans leurs choix d’orientation. On est très contents d’être là aujourd’hui avec Léo Lagrange pour parler des métiers qu’offre le secteur du transport aérien et de l’industrie aéronautique. » Attirer des jeunes dans ce secteur en tension, c’est aussi se préparer à répondre aux enjeux du développement durable conjugués à une croissance prédite de la flotte aérienne dans les vingt prochaines années. Les uns comme les autres avaient beaucoup à tirer de ces journées de découverte et d’échange !
La cité scolaire François Villon, dans le 14e arrondissement de Paris, avait plaisir à recevoir cet évènement, car certains de ses élèves fréquentent également le centre social voisin, Maurice Noguès, géré par Léo Lagrange Nord-Ile-de-France. De plus, une Newton Room mobile s’était installée temporairement dans la cours de l’établissement l’année passée. Les 4 et 5 juillet, se sont donc rejoints des jeunes venant de différentes structures jeunesse Léo Lagrange (le centre social Maurice Noguès, les Espaces Paris Jeunesse le Miroir et Flandres, les Hubs Léo de Margny-lès-Compiègne et de Mainvilliers, et le centre social de Savigny-sur-Orge) ainsi que des collégien.nes de François Villon pour la journée du mercredi. Le mardi 4 juillet était consacré aux jeunes de 16 à 25 ans : mélangé.es et réparti.es en petit groupe, ils.elles ont circulé d’un atelier à l’autre tout au long de la journée. Un programme chargé mais aux activités variées, de quoi faire le plein de conseils, questions, et réponses !
« J’étais à la place d’un vrai pilote ! »
Pour plonger au cœur d’un des métiers emblématiques de la filière aéronautique, nos partenaires DécouvAIRte et son fondateur Jean Michel Capron ainsi que le comité francilien de la Fédération Français de Vol en Planneur étaient au rendez-vous. Grâce à des simulateurs de vol et des casques de réalité virtuelle, les jeunes ont endossé leur costume de pilote d’un jour, et ont pris place à bord de grands avions de ligne, comme de planeurs. Ramata, 17 ans, revient sur cet atelier : « Ce que j’ai préféré c’est le simulateur de vol, parce que je me suis vraiment mise à la place d’un pilote, j’ai vu que c’était dur et qu’il y a avait beaucoup de responsabilités, parce que dans l’avion il y a beaucoup de vies entre nos mains, ça m’a fait prendre conscience que c’est quand même un métier très dur ! » Les bénévoles qui animaient l’atelier étaient là pour répondre à toutes les questions et discuter avec les jeunes de leurs envies et motivations professionnelles. Souad par exemple explique : « Mon oncle a un permis d’ULM et ça fait des années qu’il me dit qu’il va m’apprendre donc là je me suis dit que c’était l’occasion d’essayer ! Je ne veux pas forcément travailler dans l’air mais c’est toujours cool d’apprendre de nouvelles choses. »
Maxime et Stan, les deux bénévoles du comité francilien de vol en planeur, partagent leurs expériences de passionnés, et les bons moments passés avec leurs camarades du club de Pont-sur-Yonne : « Le planeur c’est voler par loisir, même si c’est peu répandu ça reste accessible, et ça engage beaucoup de nouvelles rencontres. C’est très associatif, c’est comme une petite famille. » Maxime revient notamment sur ce qui l’a fait découvrir cette activité : « Mon père est steewart, mais moi j’avais une peur bleue de prendre l’avion… Pour me vacciner, on m’a offert un baptême de l’air, et ça a été un déclic, maintenant je me vois travailler dans ce domaine ! » Cette confession avait de quoi donner envie aux plus réticent.es de tenter l’expérience et de prendre les manettes d’un petit comme d’un gros avion le temps d’une simulation.
Rencontrer des professionnel.les
Après la pratique, un peu de théorie, avec l’emblématique atelier Mystère Job. Le principe : faire intervenir différent.es professionnel.les du milieu de l’aéronautique, et sur le principe d’un « Qui est-ce ? » adapté, les faire répondre aux questions des jeunes dont l’objectif est de deviner leurs métiers ! Les salarié.es volontaires de Boeing France qui participaient aux journées Horizon Aéro de Paris ont pu offrir un panorama des métiers exerçables dans ce domaine professionnel qui recrute ! En tête-à-tête avec les professionnel.les, les jeunes les questionnent et tentent de trouver le bon métier, mais se creusent les méninges tant les possibilités sont nombreuses ! Dylan, 17 ans explique que, pour lui « les métiers de l’air s’arrêtaient à hôtesse et pilote », mais que « grâce à cette initiative, on a découvert deux fois plus de métiers de l’aéronautique que ce que l’on pensait. » Lorens, quant à lui, envisage une carrière en informatique pour devenir directeur technique, et le Mystère Job lui a fait savoir que ce métier pouvait également être exercé dans l’aéronautique. Des horizons professionnels qui s’élargissent donc pour les jeunes participant·es, à l’image de Sarah, 15 ans, pour qui les métiers de l’industrie aéronautique n’étaient réservés qu’aux technicien.nes : « en fait, on peut aussi travailler en bureau. »
« Depuis que je suis enfant, je suis passionné d’avion et je voulais être pilote, mais je n’ai pas eu d’accompagnement assez pointu pour pouvoir croire en mes rêves et un jour peut-être les réaliser donc j’ai détourné le chemin. Mais aujourd’hui ça m’a redonné espoir, j’ai posé des questions sur le recrutement, parce que j’ai eu comme un déclic de me dire « Tu as encore l’avenir et plein de vie devant toi il ne faut pas baisser les bras, arrête de te bloquer, tu peux recommencer », et oui pourquoi ne pas recommencer ? J’ai vraiment aimé ce qu’il s’est passé ! J’ai posé plein de questions et j’ai eu aussi des réponses par le biais des questions des autres. J’ai trouvé ça très productif et instructif. »
Boris, 26 ans
Ouvrir la parole et partager avec ses pairs
Au-delà des ateliers dédiés aux métiers de l’aéronautique et de l’aérien, Horizon Aéro permet également aux jeunes participant.es de s’exprimer librement. D’abord par la webradio, un atelier d’initiation à l’outil médiatique, et de recueil de témoignages des jeunes générations quant à leur vision de l’avenir et du monde du travail. L’enjeu était de se familiariser avec l’outil radio, mais aussi de débattre sur l’actualité, et d’aborder ensemble le sens du travail. En répondant à des questions simples, les chroniqueur.ses en herbe ont échangé leurs points de vue, confronté leurs divergences sur des questions d’actualité et ont projeté leur vision personnelle d’un futur idéal. Quel métier vous ne voudriez absolument pas faire et pourquoi ? Vous vous sentez plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ? Quelle est la musique qui vous rend heureux·se ? Les jeunes se prennent facilement au jeu : de quoi libérer la parole et documenter la vision de cette jeune génération quant aux enjeux du numérique, du changement climatique, de la citoyenneté ou encore des évènements récents (révoltes urbaines suites à la mort du jeune Nahel).
Prendre conscience de ses forces
Dans une salle voisine, l’heure était au jeu des forces, un atelier co-animé par Fanny Schobert, animatrice jeunesse du Centre Social Maurice Noguès et la Mission locale, convoquant différentes disciplines scientifiques pour capitaliser sur les forces de chacun.e au lieu de se focaliser sur ses faiblesses. Par binôme, les jeunes qui ne se connaissent pas à première vue, choisissent deux forces pour leur duo, et se les présentent mutuellement L’idée est de faire ressortir les premières impressions positives que l’on peut avoir d’une personne, pour les lui révéler et alimenter sa confiance en sa personnalité propre. Les conversations s’enchaînent naturellement entre les nouveaux binômes avant la restitution en plénière. « ça permet de prendre conscience de nos forces, d’avoir une idée des qualités que les autres nous trouvent. C’est quelque chose de dire les choses aux autres directement, on en prend vraiment conscience ! », conclut Souad
La journée se termine sur ces belles paroles et les 15-25 ans laissent la place aux adolescent.es pour la deuxième journée d’Horizon Aéro à Paris. Laissons le mot de la fin à Ramata qui en sort avec le sourire : « Les évènements de ce type nous permettent d’apprendre sur certains métiers qu’on ne connaissait pas, et dans les forums des métiers on ne voit pas ces métiers-là ! Ça m’a beaucoup plu, ça m’a ouvert l’esprit et ça m’a permis de découvrir toutes sortes d’horizons. »