En novembre dernier, lors du Congrès Léo Lagrange, la Fédération Léo Lagrange et la Coopérative FA ont signé leur partenariat. Grâce à ce dernier, la Fédération Léo Lagrange, œuvrant depuis plus de 70 pour l’éducation de tous, se lance en 2020, dans une fabuleuse aventure et développe le programme québécois d’éducation relative à l’environnement Carbone Scol’ERE en France.
Charles-Hugo Maziade, directeur de la Bourse du carbone Scol’ERE au Québec et éducateur spécialisé en éducation relative à l’environnement, nous explique la philosophie du programme Carbone Scol’ERE et ses bénéfices. Avec son œil d’expert en matière d’éducation relative à l’environnement, il nous livre sa vision du monde de demain suite à la crise sanitaire actuelle. Découvrez son interview :
Pouvez-vous nous parler de la philosophie du programme Carbone Scol’ERE au Québec ? De quoi s’agit-il ?
La philosophie de Carbone Scol’ERE repose sur un objectif général menant chacune de nos actions au quotidien : mobiliser les jeunes à s’engager avec leur entourage dans une démarche d’action écoresponsable. Le projet, par son approche positive, ludique et créative vise à outiller les élèves à mieux comprendre les enjeux environnementaux actuels et à agir dans la mise en place de solutions pratiques et concrètes ainsi qu’à les mobiliser à s’engager et à s’impliquer activement dans une démarche écoresponsable. Puisqu’il peut paraître complexe de mettre sur pied cette démarche, nous désirons faciliter le passage à l’action en contrecarrant les freins à l’adoption de nouveaux comportements par les élèves et leur famille. Ainsi, Carbone Scol’ERE souhaite être un réel moteur de changements au sein de nos sociétés en soutenant le passage à l’action des jeunes et moins jeunes.
En quoi pensez-vous que le programme Carbone Scol’ERE par l’éducation des enfants puisse contribuer à l’amélioration du monde ?
« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » Nelson Mandela. Cette phrase est tellement pleine d’espoir et c’est pourquoi Carbone Scol’ERE a toute son importance. Nous devons accentuer les programmes dans le milieu de l’éducation formelle et informelle qui permettent aux jeunes de mieux comprendre, de créer et d’agir en matière d’engagement pour la protection de l’environnement. Par une approche créative et positive, Carbone Scol’ERE donne des outils aux jeunes et vient leur affirmer leur pouvoir d’agir, leur capacité à faire une différence au sein de nos sociétés.
L’écologie est parfois vécue comme anxiogène et culpabilisante. En quoi le programme Carbone Scol’ERE propose une approche alternative et positive ?
Carbone Scol’ERE met en avant une approche positive, telle que mentionnée ci-dessus, qui permet de développer l’esprit critique et l’autonomie des jeunes sur les thèmes de l’environnement. Ainsi, nos jeunes deviennent plus outillés pour se questionner et trouver des solutions. De plus, en les accompagnant durant plusieurs mois, nous les suivons à travers les différentes étapes du changement de comportements pour pouvoir ainsi répondre à leurs questionnements et être présent afin de les rassurer s’ils deviennent plus anxieux face à la situation environnementale actuelle, par exemple. Plusieurs autres mesures sont mises en avant comme la formation de nos animateurs, les approches éducatives priorisées, l’utilisation de la plateforme web pour accompagner les jeunes et leur famille, etc.
Nous vivons depuis quelques mois une crise sanitaire mondiale. Qu’est-ce que la crise du Covid19 a-t-elle créé ? Comment l’analysez-vous ?
Elle a bousculé nos projections et nos objectifs, mais elle nous a aussi s convaincus de l’importance de l’éducation relative à l’environnement dans le milieu de l’éducation. Nous allons tout faire pour nous adapter aux nouvelles réalités et pouvoir continuer de rejoindre les jeunes. Nous allons demeurer ce catalyseur de toute leur énergie afin de créer un monde meilleur.
Nos équipes sont déjà en action pour préparer différentes approches afin de présenter le programme éducatif aux élèves.
Quels sont, selon vous, les impacts sur l’écologie et l’environnement ? Les voyez-vous plutôt positivement ou négativement ? Comment imaginez-vous le monde d’après crise ?
Il est trop tôt à mon avis pour évaluer les impacts sur l’écologie et l’environnement d’une telle crise sanitaire. Il est vrai que les émissions de GES mondiales ont diminué de façon ponctuelle, mais surtout, tout dépendra de la réaction des citoyens en matière de consommation à moyen et long terme.
Plusieurs souhaitent et s’investissent pour des relances économiques fortes à l’heure actuelle. Je crois cependant qu’il faudra accentuer nos efforts pour le faire de manière durable et positive pour nos milieux de vie. Nous voyons déjà des changements dans les habitudes de vie des citoyens qui ont, notamment, décidé de sortir de leur placard leur râteau pour refaire leur propre jardin ou pris leur vélo pour aller faire leurs courses dans les commerces locaux. Il faut maintenant consolider ces habitudes et donner les outils nécessaires pour aller toujours plus loin en matière de consommation équitable, viable et vivable.