Sara Sediq vit et travaille à Sulaymaniyeh, région de l’est du Kurdistan d’Irak. Elle est coordinatrice de projets pour l’association de solidarité internationale italienne « Un Ponte Per » (UPP). L’association œuvre sur place en faveur de la population irakienne affectée par les crises successives. Au-delà de son poste de coordinatrice, elle utilise son temps libre de façon bénévole comme animatrice pour un projet d’éducation non formelle d’UPP. Dans ce cadre, elle a participé à la formation proposée par la Fédération Léo Lagrange et son partenaire kurde sur place, Public Aid Organization. Portrait.
Le parcours de Sara
Après des études en statistiques et sciences informatiques puis diverses expériences professionnelles dans les domaines du marketing et du management, Sara a fait ses premiers pas en 2018 au sein de Civil development organization (CDO), organisation non gouvernementale menant diverses actions humanitaires dans la région du Kurdistan Irakien. C’est au sein de CDO qu’elle a découvert les méthodes de l’éducation non formelle, et qu’elle y a pris goût.
Sara avait alors pour projet professionnel de travailler au sein d’une structure internationale. C’est donc une fois son contrat avec CDO terminé qu’elle s’est orientée vers Un Ponte Per, organisation humanitaire pour laquelle elle a obtenu un poste de coordinatrice de projets à temps partiel depuis mars 2021. UPP met en place de nombreux projets à l’international, et au Kurdistan d’Irak dans plusieurs villes. Ils mènent notamment des actions humanitaires d’urgence ainsi que des actions de prévention, d’assistance et de protection dans les domaines de la santé, de l’éducation ou encore sur les questions de paix et de cohésion sociale. Aussi, ils disposent de centres pour les jeunes, et interviennent dans la sensibilisation des usagers à connaître et accéder à leurs droits.
Le travail principal de Sara au sein de l’organisation est donc de coordonner divers projets, notamment dans le domaine de la culture. Mais ce qui lui plaît le plus, c’est l’éducation. Elle utilise donc son temps libre pour s’investir dans les projets d’éducation non formelle d’UPP, et intervient auprès d’enfants et d’adolescents en tant qu’animatrice.
Tout comme CDO, UPP agit depuis de nombreuses années aux côtés de Public Aid Organization (PAO) et la Fédération Léo Lagrange. C’est dans ce contexte que Sara a participé à la formation d’animateur.trice.
Formation à l’éducation non formelle : un riche apprentissage
Pour rappel, la Fondation Danielle Mitterrand et la Fédération Léo Lagrange mettent en œuvre un programme de développement de l’animation péri et extra-scolaire dans plusieurs camps de réfugiés du Kurdistan irakien (2016-2019) ainsi que l’appui à la structuration de l’éducation non-formelle à travers la formation d’animateur.rice.s, de formateur.rice.s et de managers (2016-2022).
Sara a donc participé, en tant qu’animatrice, à une des formations de PAO à Erbil. Elle a ainsi effectué trois sessions, en février 2020, en octobre de la même année, et une session finale en janvier 2021. Ce fut l’occasion de mieux comprendre les enjeux de l’éducation non formelle, de découvrir ses méthodes et de les expérimenter. La formation a rassemblé une quinzaine d’animateur.rice.s qui travaillent auprès d’enfants et d’adolescents au sein de leurs organisations respectives. Sara a beaucoup apprécié cette expérience, riche en « découvertes et apprentissage », et grâce à laquelle elle a « compris que l’éducation non formelle était un mode de vie ». Elle a donc ensuite décidé de continuer à l’expérimenter et à l’appliquer dans son activité professionnelle et bénévole.
Un quotidien rythmé par l’éducation populaire
Sara intervient donc chaque semaine en tant qu’animatrice volontaire dans les écoles, où elle met en place diverses activités éducatives et périscolaires. Cela lui permet d’approcher de nombreux enfants et adolescents, de six à dix-sept ans, qui sont toujours très enthousiastes quant aux interventions. Elle travaille aux côtés d’autres animateur.rice.s et volontaires UPP, qui n’ont pas toustes été formé.e.s à l’éducation non formelle : l’occasion pour elle de partager son savoir. Cette activité est un réel plaisir pour Sara, qui souhaiterait « pouvoir faire cela tous les jours ».
Travailler auprès des enfants impacte également son quotidien. Pour elle, l’éducation non formelle n’est pas seulement un outil pour apprendre, mais aussi un mode de vie et une « manière de résoudre ses problèmes et de mieux communiquer ». Sara est aujourd’hui passionnée par ces questions d’éducation, et apprécie partager son savoir avec ses proches.
Enfant, Sara avait des difficultés à l’école et n’appréciait pas le système formel, qui ne lui correspondait pas. Aujourd’hui, elle aime pouvoir apporter du jeu et du plaisir dans l’éducation et le quotidien des enfants. Un engagement qui inspire et qui rappelle que l’éducation non formelle porte ses fruits dans n’importe quelle partie du monde !
Pour en savoir plus :
Un Ponte Per… | Costruiamo Ponti. Non muri.