Dès 2019, la Fédération Léo Lagrange s’engageait pour contribuer au Service national universel (SNU). Il s’agissait de démontrer le rôle essentiel que peuvent jouer les associations pour atteindre les ambitions affichées du SNU, en particulier en termes de pédagogie active et d’éducation citoyenne. Dans toute la France, les professionnel.le.s Léo se sont donc rapprochés des services de l’Etat pour préparer les séjours SNU.
Après une étape de préfiguration pour treize séjours SNU en 2019, une centaine de séjours SNU ont enfin pu avoir lieu en juin dernier dans toute la France. La Fédération Léo Lagrange a pu y contribuer : certains de ses professionnel.le.s ont animé, encadré et dirigé ces séjours.
Christelle Revault est responsable BAFA-BAFD à Léo Lagrange Ouest et Mehdi Koumdadji est responsable du pôle engagement Nord-Île-de-France. Il.elle.s ont tou.te.s les deux dirigé un séjour de cohésion du SNU, en juin dernier.
Composition de leurs équipes et management, préparation des activités pédagogiques et liens avec les intervenant.e.s extérieur.e.s, logistique : en véritable chef.fe.s d’orchestre, il.elle.s ont organisé leurs séjours de deux semaines en parallèle de leurs missions chez Léo, via une mise à disposition auprès des services de l’Etat.
Collaboration entre les corps en uniforme, l’Éducation nationale et l’éducation populaire
Composées de salarié.e.s ou retraité.e.s de l’Éducation nationale, des corps en uniforme et de l’éducation populaire, les équipes ont su tirer le meilleur de leurs différences au profit de leurs valeurs et objectifs partagés : égalité, émancipation, cohésion sociale.
Mehdi Koumdadji, responsable du pôle engagement à Léo Lagrange Nord-Île-de-France dirigeait le séjour de cohésion qui a eu lieu dans le parc départemental d’Olhain dans le Nord-Pas-de-Calais. Il se rappelle de la constitution de son équipe : « Mon adjoint encadrement était un ancien commissaire divisionnaire et mon adjoint éducatif un enseignant à la retraite. J’ai également recruté des animateurs pour le lien au quotidien avec les jeunes. Nous devions collaborer avec des professionnels qui ne sont pas du même environnement que nous. Nous allions demander aux jeunes qui ne se connaissent pas de cohabiter, nous devions le faire nous aussi ! »
Des thèmes obligatoires et la « touche Léo » !
Chaque séjour est organisé autour de sept thématiques et d’un fil rouge. Christelle Revault, responsable BAFA-BAFD à Léo Lagrange Ouest était cheffe de centre pour le séjour SNU de la Turballe en Loire-Atlantique. Le fil rouge de son séjour était le développement durable. Elle a pu mettre sa touche Léo en intégrant le thème du sexisme ordinaire et de l’égalité filles-garçons, sujets chers à notre mouvement : « Nous avons organisé un atelier sur le consentement et la sexualité. Certains adolescents nous ont dit à l’issue de l’activité qu’ils se rendaient compte qu’ils avaient été harceleurs avec des filles au collège, ils ont pris conscience de la violence de leur comportement. »
Sport et dépassement de soi, devoir de mémoire, droit des jeunes, gestion de budget… les sujets étaient nombreux et les journées très denses ! De nombreux.ses intervenant.e.s extérieur.e.s faisaient partie du programme, dont des associations d’éducation populaire. L’engagement citoyen est au cœur du SNU et les jeunes devaient également se préparer à l’étape suivante : la réalisation d’une mission d’intérêt général de 84h.
Les deux professionnel.le.s Léo partagent le même constat au sujet des jeunes qui ont participé à ce séjour : il.elle.s se sont pris au jeu ! Une volonté d’engagement et d’être utile à la société.
Le SNU se déroule en trois étapes : les volontaires démarrent par un séjour de cohésion de deux semaines, puis il.elle.s doivent réaliser une mission d’intérêt général de 84 heures, dans l’année qui suit leur séjour de cohésion. A l’issue de cette mission d’intérêt général, les jeunes qui le souhaitent peuvent s’engager pour une mission de trois mois à un an, via un service civique ou d’autres dispositifs existants tels que les réserves des armées, le corps européen de solidarité ou le volontariat international, entre autres possibilités.
Vigilance sur la mixité et les contraintes administratives
Cette session 2021 du SNU permet de faire le point sur les perspectives et points de vigilance. La répartition des volontaires lors de la préfiguration en 2019 avait permis une réelle mixité sociale et géographique, ce qui n’était pas le cas en 2021. Est-ce lié au Covid et aux contraintes envisagées au regard de la crise sanitaire ? La gestion logistique et administrative ne doit également pas constituer un frein et peser sur les équipes qui pilotent les séjours.
Nous pouvons nous féliciter de la complémentarité des différents métiers qui encadraient ces séjours et de la pertinence de l’éducation populaire pour leur organisation et les méthodes que nous amenons. Pour Christelle « nous savons organiser des séjours, nous sommes structurés et formés pour cela. Nous sommes habitués à utiliser des outils facilitant la cohésion, à la fois pour l’équipe encadrante et les jeunes. »
Lutter contre le déterminisme social et permettre l’émancipation
Quant aux jeunes volontaires, ces séjours représentaient pour beaucoup d’entre eux une occasion d’aller à la rencontre d’autres jeunes qu’il.elle.s n’auraient pas rencontré par ailleurs. Et tout simplement de sortir de chez eux, après une longue crise sanitaire qui a limité grandement toutes leurs activités.
Enfin, le SNU se doit d’être universel car il peut contribuer à lutter contre la reproduction sociale, ainsi que l’argumente Mehdi : « « Pour moi le SNU devra ouvrir aux jeunes le réseau qu’ils n’ont pas, ils pourront côtoyer des jeunes d’autres classes sociales. C’est une manière de faire obstacle au déterminisme. »
Permettre l’émancipation de tous et de toutes fait partie de notre ADN. Les professionnel.le.s Léo et de l’éducation populaire amènent leurs valeurs et leurs méthodes pédagogiques qui favorisent la participation, l’engagement et l’émancipation. Les séjours SNU ont donc beaucoup à gagner en s’appuyant sur notre mouvement !
Pour en savoir plus :
Le réseau Léo mobilisé pour les séjours
Le SNU
Tribune d’associations, parue dans le journal L’Humanité, en faveur de la participation des associations au SNU