Parmi les nombreuses actions développées par la Fédération Léo Lagrange, l’émancipation citoyenne et l’appui à la jeunesse sont des éléments majeurs de l’éducation populaire. En France, les projets ne manquent pas, depuis la formation des volontaires (BAFA / BAFD) jusqu’à l’appui socio-professionnel des usagers (Alphaléo) en passant par l’accompagnement des projets de solidarité internationale ou de mobilité (Erasmus, FONJEP, OFAJ, etc). C’est donc tout naturellement, en analysant les besoins du terrain, que le programme au Kurdistan irakien présente un axe dédié au développement et au soutien du volontariat sur l’ensemble du territoire.
Le volontariat au Kurdistan irakien, un passage obligé pour accéder à la vie active
L’engagement auprès de sa communauté est ancré culturellement au Kurdistan. En effet, les villageois s’entraident naturellement, sans rien attendre en retour. La solidarité est un élément fondateur des liens sociaux. Cette réalité est renforcée par l’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins essentiels des jeunes notamment dans le domaine de l’insertion professionnelle. En effet, il n’y a pas de chômage et donc le développement de leur réseau est essentiel pour se faire une place dans le monde professionnel. Être volontaire ou bénévole est donc une façon d’occuper son temps libre et une façon utile de se faire une expérience dans le monde du travail.
De nombreuses organisations locales ont donc développé des procédures d’accueil et d’orientation pour les nombreux jeunes qui viennent se présenter. Par exemple, à Kurdistan Save the Children (KSC), de nombreux volontaires travaillent avec eux. Ils sont étudiants en psychologie et futurs travailleurs sociaux. Ces derniers viennent en appui au centre d’accueil pour la prise en charge des usagers atteints de troubles de l’attention (avec ou sans hyperactivité) et d’autisme. KSC prend en charge leurs frais de transport. Après une à deux années d’expérience et dans le cas où un poste venait à se libérer, ils peuvent être embauchés. Cette perspective les motive pour continuer le volontariat et ainsi devenir de vrais personnes ressources. Il y a tellement de demandes que les organisations locales sont parfois dans l’obligation de refuser les volontaires.
Former et soutenir un vaste réseau de volontaires pour ancrer l’éducation non formelle dans les communautés
Après une formation à la méthodologie de projet et à l’éducation populaire, près de douze projets ont reçu un soutien financier pour la mise en œuvre de leurs projets. Pour chaque projet, une équipe de quatre à six volontaires fonctionne en autonomie dans la conduite des activités. Parmi ces volontaires, Tania, Zhiyan et Darya se sont engagés dans les communes de Kalar et Darbandikhan (gouvernorat de Souleimaniye). Leur objectif ? Sensibiliser à la protection de l’environnement. Les méthodes utilisées ont été variées, depuis la peinture de fresques dans les écoles, au récup’art en passant par des activités manuelles afin de développer les talents des plus jeunes.
Dans les environs de Souleymanieh également (village de Raziana), Hasty et deux autres volontaires ont conduit des ateliers de sensibilisation et prévention sur l’usage abusif des téléphones portables. Après avoir obtenu les accords des écoles, ils sont parvenus à échanger avec près de 50 étudiants sur ces questions.
Du côté de Duhok, Khawla et deux volontaires ont interrogé un panel d’étudiants de l’Université de Duhok sur leur expérience en terme de harcèlement. Ces questionnaires ont permis d’alimenter une campagne de prévention et des ateliers afin d’échanger sur le harcèlement en ligne. La vidéo de restitution est encore en cours de création pour atteindre encore plus de bénéficiaires. De même, à Duhok, Vaman est une jeune volontaire engagée pour lutter contre les violences basées sur le genre et l’autonomisation des femmes vulnérables dans sa communauté. Elle a donc échangé avec un centre d’accueil pour les femmes victimes de violences et propose des activités de tricot. Elles échangent alors ensemble sur l’égalité entre les sexes.
Ces exemples ne sont qu’un petit échantillon de l’ensemble des projets mais montrent bien la diversité des besoins auxquels les volontaires impliqués dans le programme souhaitent apporter une réponse.
Nous remercions nos partenaires locaux, notamment Public Aid Organization pour le suivi quotidien et l’aide apporté sur le terrain. Ce programme est soutenu financièrement par l’Agence française de développement. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à envoyer un email à international@leolagrange.org.