La formation linguistique pour l’insertion sociale et professionnelle fait partie de l’ADN du réseau Léo Lagrange formation. En région Île-de-France, l’Instep IDF est co-traitant du marché de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) avec le Greta. Sur son site de Pantin, une promotion de 19 stagiaires a démarré lundi 10 octobre un parcours de 200 heures de formation. L’objectif : obtenir le niveau A1 de français.
Depuis la mise en place du contrat d’intégration républicain, un primo-arrivant doit justifier d’un niveau minimum en français correspondant à A1. Si ce n’est pas le cas lors de la signature de ce contrat d’intégration, il s’engage à suivre une formation linguistique. L’instep IDF intervient dans ce cadre-là.
Des thématiques de la vie quotidienne structurent le parcours de formation
Tous les parcours de formation pour l’obtention du A1, qu’ils contiennent 100, 200, 400 ou 600 heures, abordent une série de thèmes obligatoires. En fonction du volume horaire global, le nombre de jours affecté à chaque thème varie. Azdine Amara, formateur, explique : « aujourd’hui, nous démarrons le thème du logement. Pour un parcours de 200 heures, nous consacrerons quatre journées sur ce sujet. Toutefois, nous ne réalisons pas ces quatre journées à la suite, dès le début de la formation, car les stagiaires ne s’en rappelleraient peut-être plus lors de l’examen. Donc nous alternons les thèmes d’un jour sur l’autre. »
Pour commencer la journée : le rappel des apprentissages de la veille
Vendredi 14 octobre, Azdine démarre la matinée par une révision : « qu’est-ce que nous avons appris hier ? » La veille, le groupe a travaillé sur les déplacements et répond pêle-mêle : « le RER, le métro, l’avion, les vélib, la SNCF… » Le formateur poursuit ses questions : « et de quoi avons-nous aussi parlé ? Comment avons-nous divisé les transports ? Les transports privés et les transports individuels. »
Il rappelle le travail réalisé sur un billet de train et demande au groupe quelles informations se retrouvent sur ce document de transport. Un groupe de 5-6 stagiaires participe activement ! « La date de départ, la date d’arrivée, le prix, la ville, le nombre de personnes… »
Le professionnel continue d’interroger les stagiaires aussi bien pour vérifier les apprentissages que pour favoriser l’expression orale des un.es et des autres : « Quelle est la différence entre le bus et l’autocar ? », « Nous avons aussi parlé des lieux où nous prenons les différents types de transport en commun ? »
Les contenus des cours permettent aux apprenant.es d’acquérir d’une part le vocabulaire et de développer une pratique plus aisée de la langue française, mais aussi d’autre part, de disposer de connaissances sur l’organisation de la société française et de gagner en autonomie.
Découverte du vocabulaire du jour : le logement
« Quand on vous dit logement, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? », interroge le formateur. Les réponses ne tardent pas : « chercher un appartement, immobilier, maison, pavillon, château, loyer, charges, propriétaire… ». Il dessine ensuite au tableau blanc un immeuble, le groupe doit décrire les différentes parties qui le constituent : portes d’entrée, fenêtres, ascenseur… A chaque fois, les mots sont écrits au tableau. Lorsque tous les termes sont épuisés, Azdine attend quelques retardataires qui finissent de prendre des notes. Même exercice ensuite avec l’intérieur d’un appartement : il.elles passent en revue chaque pièce et listent au tableau les principaux mobiliers et objets.
Ce n’est pas encore l’heure de la pause mais Mohamed demande à sortir, « pour prendre l’air ». Il explique qu’il a beaucoup de difficultés à rester assis sur une chaise. Il vit et travaille en France depuis 8 ans, il s’est toujours débrouillé sans la maîtrise courante de la langue française. Il a également toujours trouvé des interlocuteur.rices pour échanger en arabe avec lui. Azdine rebondit et rappelle l’intérêt des formations linguistiques telles que celles demandées par l’OFII : « en maîtrisant le français, vous ne vous isolerez pas, vous pourrez rencontrer d’autres personnes. »
« Le point de langue » : le moment grammaire
Tous les jours, une leçon de grammaire ou conjugaison est traitée, en lien avec le thème. La veille, c’était la conjugaison du verbe prendre, indispensable pour échanger sur les transports en commun, ainsi que les articles définis et indéfinis. Pour le logement, c’est le verbe habiter qui est conjugué au tableau, les stagiaires doivent trouver les terminaisons puis compléter plusieurs phrases avec ce même verbe.
Les stagiaires travaillent à partir de documents authentiques
Après la pause, le formateur distribue une liasse de documents à chacun.e : il.elles vont travailler sur des supports écrits et vont devoir réaliser plusieurs exercices. Pour le thème du logement, les stagiaires vont lire et analyser une annonce de location d’appartement, une facture d’électricité, un état des lieux, un contrat de bail etc. Azdine précise : « nous travaillons seulement sur des documents authentiques, c’est-à-dire de la vie quotidienne, de vrais supports que les stagiaires rencontreront dans leurs démarches. Nous ne pouvons pas utiliser des manuels déjà existants, nous créons nos propres supports. Par exemple, nous réalisons des montages photos avec les différentes pièces d’un logement pour que les stagiaires écrivent ce qu’ils ont appris pendant la séquence vocabulaire. »
A mi-parcours, au bout de 100 heures pour ce groupe d’apprenant.es, une évaluation sera réalisée pour vérifier s’il.elles ont déjà acquis le niveau A1. Dans la négative, il.elles poursuivront la formation.
L’apprentissage du français est essentiel pour permettre l’insertion sociale, professionnelle et l’autonomisation de chaque citoyen.ne. L’instep IDF et le réseau Léo Lagrange sont engagés dans ce champ d’activité qui fait partie intégrante de leur projet associatif.
Pour garder le contact :
Florence Bourgeois
Manager d’Activité territoire Nord IDF
instep.bourgeois@leolagrange.orgAzdine Amara
Formateur linguistique