« Rester ouverts au monde et créer des liens de solidarité, même sans partir à l’autre bout de la planète… » tel est le credo des Initiatives pour la solidarité internationale du FONJEP. Le CADA de Saint-Beauzire (43), géré par Léo Lagrange Centre Est et l’EPJ 27 (Espace Paris Jeunes), géré par Léo Lagrange Nord-Ile-de-France, ont ainsi réalisé un projet commun, dans le cadre du FONJEP-ISI, afin de faire vivre la solidarité internationale, tout en restant en France !
Le Covid a rendu difficile toute projection à l’international, l’EPJ 27 et le CADA ont donc décidé de mettre en place un échange entre des jeunes parisiens et des demandeurs d’asile du CADA.
Mathilde Michon, animatrice jeunesse de l’EPJ27, était référente pour cette action. Elle a co-construit avec Vincent Vignaud, coordonnateur au CADA, un séjour qui a eu lieu à Paris du mercredi 7 au vendredi 9 juillet. L’équipement jeunesse a également tissé un partenariat avec l’association Droit à l’école dont trois mineurs étrangers isolés ont participé aux visites parisiennes, avec six réfugiés du CADA et une jeune de 18 ans qui fréquente l’EPJ.
Rallye-photo, théâtre d’improvisation et balade en bateau mouche
Au programme parisien : de nombreuses activités pour susciter l’échange entre tous les participants. et qu’ils parviennent à faire connaissance, malgré parfois la barrière de la langue. Pique-nique et jeux à leur arrivée mercredi, puis rallye-photo à Montmartre tout l’après-midi, Mathilde décrit cette activité : « ils avaient un plan de Montmartre avec plusieurs spots positionnés, ils devaient s’y rendre et se prendre en photo à ces endroits précis. Le rallye a duré trois heures, nous avons tous beaucoup marché ! »
Cette première journée s’est terminée par un dîner et une séance de théâtre d’improvisation. Mathilde, elle-même amatrice de cette pratique théâtrale, co-animait la séance avec une intervenante extérieure qu’elle connaît bien. Au cours de la séance, plusieurs jeux sensibilisaient les participants à l’improvisation, jusqu’à la dernière partie, beaucoup appréciée par tous : l’un des acteurs en herbe est assis sur un banc public, un deuxième acteur arrive et s’incruste à ses côtés sur le banc. Improvisation à partir de cette situation ! Et surtout, pas besoin de mots, le jeu repose sur les expressions du visage et du corps.
Peu importe les langues et les cultures des uns et des autres, la communication ici se veut universelle !
Transmettre à ceux qui n’ont pas pu participer
La matinée de jeudi était consacrée à la découverte de Paris en bateau mouche. Une fois à bord, une guide commentait les monuments et haut-lieux de l’histoire parisienne visible depuis la Seine, en français et en anglais. Selfies seul ou à plusieurs, ils veulent tous immortaliser cette visite ! Makan du CADA commente : « cela fait imaginer beaucoup de choses, tous ces faits historiques ! » Il filme même ce qu’il découvre au fil de l’eau, pour le montrer à ses amis qui n’ont pas pu participer à ce séjour parisien.
La journée se poursuivait avec une visite au musée Grévin et une dégustation de pizzas en extérieur.
Vendredi matin les animatrices ont prévu des activités sportives au parc Daumesnil, un tour en barques sur le lac, suivi d’un pique-nique avant les au revoir : le retour à Saint-Beauzire était prévu au cours de l’après-midi.
Permettre la rencontre et l’échange avec les demandeurs d’asile
Pour Vincent, ce séjour est en parfaite adéquation avec les ambitions du CADA et de l’association la LOCO, affiliée à la Fédération Léo Lagrange, qui organise des activités sociales, culturelles et sportives pour les résidents. Pour lui, cette action va dans le sens de leurs projets : « nous voulons donner la possibilité aux résidents de rencontrer d’autres personnes. Et c’est aussi l’occasion pour les demandeurs d’asile de raconter leur histoire, que la société apprenne à mieux les connaître, à comprendre ce qu’ils vivent. »
De plus, le CADA et la LOCO souhaitent créer davantage de connexions avec d’autres structures Léo. C’est déjà le cas avec un accueil de loisirs du territoire, pour lequel des résidents diplômés du titre d’initiateur sportif animent des séances avec les enfants. « C’est important pour nous de créer des liens et des projets avec les autres structures Léo, au-delà de nos métiers, nous partageons tous des valeurs communes ! »
La solidarité, locale comme internationale, est bien au cœur de l’éducation populaire et des valeurs Léo !