Après un arrêt contraint de l’ensemble des sessions de formation BAFA-BAFD pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, l’activité BAFA/BAFD Léo Lagrange redémarre. Un protocole sanitaire a été mis en place afin d’accueillir les stagiaires et formateur.ice.s en toute sécurité, sans oublier la convivialité et le dynamisme qui restent au cœur des formations Léo Lagrange.
Très attendues, les recommandations sanitaires pour la réouverture des sessions BAFA et BAFD ont été adressées courant juin aux organismes de formation habilités par le Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse. Les sessions BAFA/BAFD ont ainsi pu reprendre dès le 10 juin, à condition d’avoir pu être déclarées.
Comment se passe cette reprise ? Cécile Fournier, chargée de mission nationale sur la formation à l’animation volontaire à la Fédération Léo Lagrange nous en dit plus et nous donne sa vision du monde de demain.
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Quelles ont été les répercussions du confinement sur l’activité BAFA/BAFD Léo Lagrange ?
Pendant toute la période de confinement, nous avons suspendu l’ensemble de nos formations et interrompu celles en cours. Les stagiaires qui n’ont pas pu aller jusqu’au bout de leur session de formation devront s’inscrire à une nouvelle session afin de valider leur formation.
La reprise des formations est désormais possible, comment va-t-elle se dérouler ?
Nous sommes soumis à un protocole sanitaire, qui est essentiel mais contraignant. Nous devons être vigilants à la gestion de l’espace, la distanciation physique, l’adaptation des locaux, la circulation des usagers dans les locaux… La reprise des formations se fait de manière progressive en fonction des réalités de chaque site de formation.
Pour ce qui est des internats, la reprise se fait à petits pas et nécessitera un peu plus de temps d’adaptation.
Gérer un protocole sanitaire dans les accueils de loisirs a toujours fait partie intégrante de la formation et ce, avant même l’épidémie de Covid-19 ! Nous devons nous adapter et réussir à trouver un juste équilibre.
Des changements/adaptations sont-ils à prévoir pour les formations à venir ?
Effectivement, il y aura des changements notamment dans l’andragogie. Nous ne pouvons pas réunir tous les stagiaires comme avant, le travail en sous-groupe sera intensifié. Nous faisons face à la problématique de la distanciation physique. Les stagiaires apprennent en faisant des allers-retours entre pratique et théorie. Les connaissances sont acquises et investies en réalisant des simulations en collectif via des jeux par exemple. Or, ces derniers nécessitent un contact. Ils ne sont pas complètement interdits mais des précautions lourdes sont à prendre.
Par ailleurs, nous apprenons aux stagiaires à mettre en place une pédagogie adaptée avec les enfants. Il faut que nous puissions les préparer à assurer leurs missions dans le contexte actuel mais également les préparer à gérer un enfant de 3 ans qui demande un câlin. Nous devons donc affiner notre travail et réfléchir à la manière de nous adapter au regard du protocole sanitaire actuel.
Comment va se dérouler l’été ? Toutes les formations seront-elles maintenues ?
Nous ne pouvons malheureusement pas maintenir toutes les formations. Cependant, nous essayons d’en annuler le moins possible car l’objectif est de répondre aux besoins du terrain. Nous avons été contraints de faire un tri et de réfléchir dans quel lieu et sur quel territoire nous pourrions maintenir des sessions qui respectent le protocole sanitaire.
Comment imaginez-vous le monde d’après (post Covid) ? Selon vous, va-t-il changer ?
Cette crise change fondamentalement les approches, les problématiques liées à l’être humain, aux relations humaines. Qu’est-ce que l’animation au-delà d’une consommation d’activité ? Nous sommes dans du collectif, cela nous impacte forcément. Nous le voyons tous les jours dans nos reprises d’activités sur nos sites Léo. Nous sommes dans l’expérimentation face au respect du protocole sanitaire. Petit à petit, tout va se reconstruire mais ce sera différent pour les animateurs et les enfants.
La question est de savoir comment continuer à favoriser le vivre ensemble avec les enfants dans un contexte aussi particulier ? C’est un enjeu de taille et c’est urgent. Une partie de nos publics a souffert du confinement qui a engendré un creusement des inégalités. Certains enfants, pour qui l’accueil de loisir était un lieu ressource, un repère, ont souffert plus que d’autres.
Les équipes ont pu commencer à réfléchir et expérimenter de nouvelles manières de faire, faire remonter et partager les bonnes pratiques.
De fait, je pense qu’il y aura différentes réactions. Il y a ceux qui ne se sont pas questionnés, pas confinés, qui n’ont fait preuve d’aucune solidarité, qui sont dans la consommation à outrance (à l’image de l’ouverture des magasins dans lesquels tout le monde se ruait …). Je pense que ces comportements seront aggravés par la privation du confinement.
Une autre partie de la population a saisi cette opportunité pour se recentrer sur des questions essentielles… partage, famille, bien-être, environnement… Une partie d’entre nous a pu réfléchir à la suite car cette situation peut arriver de nouveau… Quid de la responsabilité et de l’intelligence collective ?
Je suis donc un peu pessimiste mais il n’est pas question de baisser les bras. J’intensifie mes pratiques écologiques chez moi avec mes enfants. Je pense qu’il ne faut pas arrêter de réduire notre impact écologique et que, dans tous les cas, la question des relations humaines est au centre de tout cela.