En 2019, plus de 9 français sur 10 déclaraient avoir consommé des produits biologiques et près des ¾ avoir consommé bio au moins une fois par mois, 14 % en consommant même tous les jours (*). Ces consommateurs sont de plus en plus exigeants au sujet de leur alimentation. Ils souhaitent avoir de l’information sur l’origine des produits, leur qualité et la manière dont ils sont produits, transformés et contrôlés. C’est pour répondre à ces fortes attentes des consommateurs qu’on assiste depuis quelques années à l’essor de cette agriculture non conventionnelle. Mais alors qu’entend-on par bio? Tous les produits bio se valent- ils ? Pourquoi sont-ils globalement plus chers? Et quelles solutions trouver pour le rendre accessible au plus grand nombre?
L’agriculture biologique c’est une agriculture respectueuse de l’environnement qui interdit les pesticides de synthèse, les engrais de synthèse, les OGM. Elle respecte la qualité des sols, la biodiversité, l’air, l’eau et le bien-être animal. Le rythme naturel des animaux est respecté, ils sont nourris avec des aliments bio et variés et ont accès au plein air et aux pâturages.
Pour pouvoir se prévaloir de l’agriculture biologique, l’agriculteur doit se conformer à un cahier des charges strict contrôlé par tierce partie. Les contrôles sont réalisés par des organismes certificateurs accrédités et agréés par les pouvoir publics qui vérifient leur compétence et leur indépendance. Ces organismes effectuent des contrôles annuels chez les producteurs et pour s’assurer du respect du cahier des charges.
En effet, depuis 1985, le label AB garantit officiellement le respect des fondamentaux de l’agriculture biologique.
Le règlement européen entré en vigueur en 2009 est venu préciser l’ensemble des règles à suivre concernant la production, la transformation, la distribution, l’importation, le contrôle et l’étiquetage des produits biologiques. Dès lors, tous les produits bio européens doivent respecter ce cahier des charges européen commun.
Depuis 2010, le logo bio européen ou « Eurofeuille » devient obligatoire sur les produits pré-emballés originaires de l’Union européenne. Le logo AB est facultatif. Les logos AB et Eurofeuille garantissent donc, tous deux, le respect du cahier des charges de l’Union européenne sur l’agriculture biologique aux différents stades – production, transformation, stockage et distribution – pour les produits couverts par la réglementation européenne.
On comprend donc que paradoxalement un produit bio peut venir de très loin, et, dans ce cas le bilan carbone du produit n’est pas bon.
Un consommateur qui souhaite consommer bio, en raison de son engagement fort en faveur de la protection de l’environnement devra être attentif aussi à la provenance du produit bio.
Le bio a désormais envahi nos supermarchés. Les rayons dédiés sont de plus en plus vastes, et c’est particulièrement là que l’attention du consommateur doit être la plus grande : la provenance des produits bio, et à quel prix au kilo.
En effet, le produit bio est en moyenne plus cher qu’un produit conventionnel. Cet écart de prix s’explique d’abord par ses conditions de production. Sans pesticide et engrais de synthèse, la productivité des champs bio est moindre que celle d’un champ conventionnel. Il est plus cher de produire un kilo de carottes bio, qu’un kilo de carottes en conventionnel, mais la différence de prix s’explique aussi par la marge réalisée par la grande distribution pour proposer ce type de produits dans les rayons de ses supermarchés.
Le consommateur devra là encore être attentif et comparer les prix dans les différents lieux d’approvisionnement en produits bio. La grande surface n’est peut-être pas le meilleur choix pour s’approvisionner. Il existe des enseignes spécialisées, des ventes à la ferme, en Amap…
Si les pouvoirs publics souhaitent encourager les consommateurs à consommer plus de produits bio, à soutenir l’agriculture française, alors il faut permettre un accès à tous à ces produits de qualité.
Les marges réalisées par les grandes surfaces devraient être plus encadrées pour un prix de vente aux consommateurs moins élevé, et un meilleur accès à une alimentation de qualité pour le plus grand nombre. Une alimentation plus locale en tissant des liens plus directs entre producteurs et consommateurs. La crise sanitaire aura aussi permis des prises de conscience, une volonté des consommateurs de faire eux même, et de faire vivre l’agriculture française. Nous nous félicitons de ces évolutions, et tout doit être mis en place pour accompagner ces mutations vers un développement plus durable.
(*) Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France – Edition 2020
Pour en savoir plus : www.agencebio.org