Le pôle engagement Léo Lagrange accompagne le collège Jean-Jacques Rousseau à Labastide Saint-Pierre (82) dans un projet sur plusieurs mois, avec l’ambition de labelliser l’établissement « collège sans discrimination ». Une trentaine d’élèves et des professeurs sont partie prenante de la démarche et organisent deux semaines d’actions en mars, afin de sensibiliser l’ensemble des jeunes et adultes du collège pour récolter ensuite les signatures nécessaires à l’obtention du label !
Le constat de départ : une augmentation des propos racistes et sexistes
L’équipe pédagogique du collège a fait le constat d’une accélération des propos racistes et sexistes parmi les élèves depuis 2024. Madame Carreno, conseillère principale d’éducation (CPE), explique : « nous observons que les familles et les jeunes s’autorisent à tenir ces propos, pour eux c’est une opinion qu’ils ont le droit d’exprimer. Nous avons aussi noté que les relations filles-garçons sont devenues plus tendues, les collégiennes se plaignent de comportements sexistes de leurs camarades».
Madame Mucha, principale du collège complète : « Face à cette banalisation, nous souhaitons construire une proposition positive, lutter grâce à l’empathie, à l’acceptation de la différence, à la promotion de la tolérance. »
La CPE effectue alors des recherches et découvre la labellisation Léo Lagrange « école sans racisme », obtenue par un collège dans le même département. Le concept l’intéresse, elle prend contact avec notre organisation et rencontre Lola Staskiewicz, coordinatrice du pôle engagement en Sud-Ouest.
Former les élèves et les accompagner dans leur démarche projet
La professionnelle Léo raconte : « l’équipe pédagogique avait déjà initié une démarche participative en début d’année pour recueillir les grandes valeurs les plus importantes pour les élèves et un collectif d’une trentaine de collégiens était déjà constitué, nommé « Objectif fraternité ». J’ai tout d’abord animé une journée de formation à destination de ce groupe. »
Au programme de cette 1ère rencontre :
- Comprendre les discriminations, savoir les définir et acquérir le champ lexical correspondant
- Faire émerger une démarche projet au sein du groupe de collégien·nes mobilisé·es.
Lola accompagne alors les adolescent·es dans l’élaboration d’un projet sur plusieurs mois qui doit les amener jusqu’à la collecte de signatures pour labelliser leur établissement « collège sans discrimination ». Pour cela, il·elles doivent collecter un nombre de signatures correspondant à 70% de l’ensemble des élèves et adultes de la structure !
Deux semaines d’actions en mars pour ensuite collecter les signatures en vue de la labellisation
Les jeunes volontaires se sont organisé·es en groupes de travail et se réunissent pendant leurs pauses déjeuner pour préparer les actions prévues lors de la deuxième quinzaine de mars :
- Projection des courts-métrages « Nous demain » et animation d’un débat avec leurs camarades à l’issue du visionnage,
- Diffusion d’une playlist de chansons en lien avec les valeurs de fraternité qu’il·elles souhaitent véhiculer,
- Lecture de citations et poésies au micro de l’établissement,
- Présence de porteurs de paroles dans la cour pendant les pauses déjeuners pour débattre et sensibiliser sur les discriminations,
- Affichage de messages-clés dans tout le collège,
- Interventions de la Ligue de l’enseignement auprès de toutes les classes de 6è, sur la lutte contre le racisme par la musique.
De plus, l’équipe éducative a commandé un « arbre de la fraternité » : Les élèves décoreront cet arbre avec des feuilles portant les valeurs fortes de la démarche « Objectif fraternité ».
Monsieur Shelley, professeur d’histoire-géographie impliqué dans le projet, tient à préciser que la labellisation est un prétexte : « c’est la démarche et les actions qui nous intéressent ! L’ensemble du projet nous permet de travailler sur la prévention et de sensibiliser toute la communauté éducative et les collégiens. »
Accompagner les jeunes à réfléchir, débattre, se concerter
L’accompagnement de Lola correspond parfaitement aux attentes de l’équipe qui pilote le projet : proposer une approche positive et qui développe l’engagement des collégien·nes. Monsieur Shelley observe que Lola a suscité une mise en mouvement autonome du groupe d’élèves : « son regard et son approche ne sont pas les mêmes que les nôtres ! Elle interroge différemment les élèves, elle les fait avancer en autonomie alors que nous avons tendance à orienter davantage pour que cela avance plus vite ! Lola sait laisser les jeunes cheminer, elle a développé avec eux un procédé de concertation et ils débattent, s’écoutent et argumentent pour ensuite faire leurs choix. »
Les méthodes de pédagogie active de l’éducation populaire démontrent ici leur complémentarité avec l’Education nationale et leur pertinence pour accompagner un groupe de jeunes à devenir acteur·rices d’un projet. Lola et les professionnel·les des pôles engagement Léo Lagrange déploient des interventions pour former leurs publics à la lutte contre les discriminations puis les accompagnent en développant leur pouvoir d’agir de futurs citoyens et citoyennes. Placer les jeunes au cœur des démarches d’engagement fait partie des objectifs du réseau Léo Lagrange.
Pour garder le contact :
Lola Staskiewicz
Coordinatrice du pôle engagement
lola.staskiewicz@leolagrange.org