Léo Lagrange Nord-Ile-de-France intervient à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (91) pour coordonner et mettre en place des actions socioculturelles. Du 26 août au 2 septembre 2020 s’est tenu le premier festival en plein air de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. A la sortie du confinement, c’est dans une volonté de toucher un maximum de personnes détenues dans le respect des gestes barrières que l’événement a été imaginé.
Un concert ou un spectacle a rythmé chaque jour la vie de la détention, apportant une vague de bonne humeur en cette période marquée par la crise sanitaire.
Organisées sur les terrains de sport de la maison d’arrêt des hommes et sur une cour de promenade de la maison d’arrêt des femmes, les manifestations ont pu toucher un grand nombre de personnes détenues en cellule grâce à des enceintes puissantes, ainsi que des personnes inscrites sur les terrains.
Les quatre premiers concerts de ce festival hors du commun ont été proposés en partenariat avec l’ACP Manufacture Chanson. Cette salle de spectacle parisienne accueille et forme des artistes, et propose des ateliers culturels dans diverses structures et notamment à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis depuis de nombreuses années. Deux des trois actions prévues en 2020 ne pouvant être maintenues du fait des contraintes sanitaires, c’est avec l’ACP que l’idée du festival est née. Les artistes Nawel Ben Kraïem, Billet d’Humeur, Florence Naprix et Florentin Fouch ont conquis le public avec des chansons à texte et des rythmes entraînants, amenant certains à essayer quelques pas de danse.
En lien avec l’association Animakt, deux représentations ont été proposées pour diversifier la programmation du festival. Sur la cour de promenade des condamnées à la MAF, 25 personnes détenues ont profité d’un spectacle déroutant de l’artiste « Little Garden », mêlant jonglage et imitation d’animaux, puis d’un spectacle d’acrobatie proposé par la compagnie « Carne ».
Une répétition générale et deux concerts de musique classique de l’orchestre Ostinato ont clôturé le festival. Organisés en partenariat avec l’association En Choeur qui propose depuis 2 ans des ateliers de chorale à la maison d’arrêt, les concerts regroupant 17 musiciens ont suspendu le temps en détention. Les musiques en cellule et le brouhaha ambiant se sont arrêtés. Sous les airs de la Casta Diva de Bellini, du Concerto pour Cordes op. 6 n°1 de Torelli ou encore du Divertimento K.136 de Mozart, les personnes détenues présentes sur les terrains ou en cellule ont retenu leur souffle. La musique classique, universelle et intemporelle, a joué son rôle : elle a rassemblé.
Depuis 2006, Léo Lagrange Nord-Ile-de-France gère la mise en œuvre de la coordination culturelle à destination des personnes placées sous main de justice en Ile-de-France. Elle assure ainsi la programmation culturelle à destination de l’ensemble des personnes détenues en Ile-de-France.