« Se découvrir et s’ouvrir au monde » représente l’un des engagements du réseau Léo Lagrange pour les jeunesses et c’est l’axe pour lequel Léo Lagrange Nord-Île-de-France, comme d’autres régions Léo, intervient dans le cadre du programme « La Promo 16-18 » de l’AFPA. Vendredi 5 mai 2023, une dizaine de jeunes de la Promo 16-18 de l’AFPA Champs-sur-Marne (77) se réunissait, avec des professionnel.les AFPA et Léo Lagrange, pour inaugurer une fresque de street art et fêter la fin de leur parcours. Il.elles ont témoigné des apports de cet accompagnement et repartent tou.tes avec des projets !
La Promo 16-18 : concrétiser un projet d’insertion sociale et professionnelle
Il.elles étaient 30 à démarrer fin janvier, tou.tes décrocheur.ses scolaires, âgé.es de 16 à 18 ans, sans perspectives professionnelles ou de formation. Orienté.es par la Mission Locale, conseillé.es parfois par leurs parents ou des proches, les jeunes qui s’engagent dans ce parcours recherchent des pistes pour concrétiser ensuite un projet d’insertion sociale et professionnelle. Ateliers et mises en situation pour travailler la confiance et l’estime de soi, découvrir de nouveaux horizons et son pouvoir d’agir, renforcer ses savoirs et compétences : le programme est dense !
Patricia Prestat, déléguée territoriale à l’animation, est la référente régionale pour la promo 16-18 et l’interlocutrice privilégiée des responsables de promo, salarié.es AFPA. Elle contribue au programme des parcours en proposant des interventions pour les thématiques suivantes :
- Sport « moi et mon corps »
- Art, culture, créativité « moi et ma créativité »
- Médiation scientifique et technique « moi écocitoyen »
- Education à la sexualité « moi et toi »
- Le pack citoyen « moi et les autres »
- Jardin partagé et transition écologique « moi écocitoyen »
Pour la promo qui se termine ce vendredi 5 mai, un coach sportif a été missionné par Patricia ainsi qu’un artiste, Maxo, dont l’atelier est mis à l’honneur. En effet, Maxo a animé 6 ateliers de pratique artistique qui ont abouti à une magnifique fresque réalisée par les jeunes, dans la salle de la Promo 16-18 !
Témoignages des jeunes : lien social, formation, confiance en soi
Les participant.es à cette inauguration peuvent admirer pendant l’accueil café cette fresque ainsi qu’une série de toiles réalisées par la promo. Ensuite, tout le monde est invité à s’asseoir pour écouter les témoignages de chaque jeune, à la tribune ! En effet, l’un des objectifs de leur accompagnement était de prendre confiance en eux pour être en capacité de s’exprimer devant d’autres personnes. Challenge réussi ! Céline Neillette présente les formateur.rices et appelle ensuite les un.es après les autres les jeunes sur l’estrade.
Camelle, 17 ans, se rappelle tout d’abord des débuts compliqués de la Promo, pour des raisons organisationnelles puis valorise les liens créés au sein du collectif et la reprise d’une routine : « venir ici nous crée un quotidien, parce que quand on est déscolarisé, on perd le lien. Ici, on retrouve des liens sociaux. »
Mathis, 16 ans, se sent plus confiant, a amélioré son CV et ses lettres de motivation. Il a démarché des entreprises : « les formateurs m’ont obligé à prendre le téléphone pour appeler des entreprises ! » raconte t-il, taquin et poursuit : « grâce à ça, j’ai réussi à obtenir un stage, ce que je n’avais pas pu faire en 3è à cause du covid. »
Panda, 17 ans, a été marquée par le témoignage du coach sportif : « il nous a parlé de son histoire, il a eu un parcours difficile. On se dit alors que tout est possible, il faut le vouloir. » Elle conseillerait le programme aux jeunes en décrochage scolaire : « les jeunes dans cette situation ne se connaissent pas suffisamment, donc ne savent pas ce qu’ils veulent faire. J’ai beaucoup appris sur moi-même pendant ces 3 mois. »
Pour Inès : retrouver une routine quotidienne et la motivation pour son projet
A seulement 16 ans, Inès explique avec beaucoup de maturité ses difficultés en arrivant et sa progression au cours des derniers mois : « je recherchais un projet pour septembre prochain. Venir 4 jours par semaine ici, cela m’a permis de retrouver une routine avec des horaires fixes. Nous avons travaillé l’estime de soi, le coach sportif et mental nous a aidé à mieux nous connaître. J’ai beaucoup apprécié les ateliers street art, l’artiste nous a demandés nos idées, nous avons dû trouver un slogan pour la fresque et nous avons choisi solidarité, car c’est ce qui nous correspondait le mieux : on s’entendait bien dans le groupe. » Inès estime que le dessin lui a permis de s’exprimer mais pas seulement : « cela crée des liens entre nous, car nous devions tous participer et nous partagions une même motivation. »
Si elle devait parler de la promo 16-18 autour d’elle, elle recommanderait cette expérience : « j’ai gagné confiance en moi, nous avons été mis en confiance par les formateurs. Si je n’avais pas été accompagnée, je n’aurais pas été motivée pour trouver un projet pour la rentrée. Maintenant j’ai une école pour suivre un CAP petite enfance et l’école va me trouver une entreprise d’accueil pour l’alternance. »
L’utilité sociale de la pratique artistique : coopérer avec des personnes de tout horizon
L’atelier street art revient très souvent dans les témoignages des jeunes : c’est une de leur activité favorite qui semble avoir marqué leur parcours. Maxo, l’artiste qui a animé le cycle d’ateliers, a tout d’abord démarré par des apports théoriques sur le street art : « j’ai rappelé que c’est un mouvement artistique qu’on appelle le pressionnisme, ce n’est pas du vandalisme ! ». Il a ensuite initié les jeunes aux différentes techniques du pressionnisme et du dessin : le pochoir, le collage, le graffiti, la saturation, la projection, l’égouttage, la calligraphie, la perspective, les personnages… Mais surtout, son fil directeur est de trouver une utilité sociale à l’art, en complément de sa fonction esthétique : « j’utilise le street art comme véhicule pédagogique pour transmettre des valeurs. Au centre de ces valeurs, il y a la coopération. En travaillant sur une grande fresque, en sous-groupes, les jeunes apprennent à créer, ensemble, dans un cadre bienveillant et ordonné. Réussir à coopérer ainsi permet de sortir de sa bulle égocentrique, c’est construire tous ensemble, avec des gens de tout horizon, c’est cela aussi le street art ! »
Toiles réalisées par les jeunes, pendant le cycle d’ateliers street art avec Maxo
La matinée se termine de manière conviviale, les jeunes quittent peu à peu la salle, certains repartent avec la toile qu’ils ont réalisé, d’autres semblent vouloir la laisser au mur !
Céline, responsable de cette promo, se félicite du travail partenarial et de la cohésion au sein du groupe, aussi bien des professionnel.les que des jeunes : « je pense que c’est donnant-donnant, nous sommes là pour les jeunes, pour les valoriser. La solidarité au sein de l’équipe permet de dépasser les difficultés rencontrées. »
Accompagner les jeunesses, quel que soit le cadre de l’action
« C’est le sens de mon travail et de mon engagement professionnel : faciliter la coopération et les partenariats qui permettent à nos publics de se légitimiser, de développer leur libre-arbitre, de s’ouvrir au monde » témoigne Patricia, « c’est notre responsabilité, nous avons un rôle à jouer auprès des jeunes, avec ce programme de l’AFPA comme avec d’autres dispositifs. » conclut-elle.
Qu’il s’agisse de programmes éducatifs que nous déployons en direct ou d’actions auxquelles nous contribuons en apportant notre réseau et nos expertises : les équipes Léo Lagrange agissent sur tous les terrains pour l’autonomie, l’épanouissement et le pouvoir d’agir des jeunes.
Pour garder le contact :
Patricia Prestat
Déléguée territoriale à l’animation
patricia.prestat@leolagrange.org