La Fédération Léo Lagrange développe depuis 2021 le projet Newton Room, dispositif dédié à l’éducation aux sciences, technologies, ingénierie et mathématiques. Créée par l’association norvégienne First Scandinavia et soutenue au niveau européen par Boeing, la Newton Room propose des animations scientifiques et ludiques pour redonner le goût des sciences aux ados ! Ce projet est le fruit d’un travail multi-partenarial : Terre des sciences et un enseignant de technologie nous racontent leur expérience avec la Newton Room d’Angers.
Delphine Viau, responsable du pôle centre de ressource et ingénierie de Terre des sciences, a participé à l’animation de la Newton Room mobile au collège à Angers en juin dernier. Des médiatrices scientifiques de l’association encadraient les adolescent.es pendant la première partie de l’animation « s’envoler avec les nombres ». Delphine précise : « notre rôle était d’accueillir les élèves et de les accompagner dans le module consacré au calcul de leur plan de vol. Ensuite, ils allaient sur les simulateurs de vol et d’autres animateurs s’occupaient d’eux. »
Terre des sciences collaborait déjà auparavant avec le réseau Léo et en particulier avec la maison de quartier des Hauts de Saint-Aubin. « Nous avons été formés par First Scandinavia pour les contenus du module, le travail partenarial s’est très bien passé entre nous tous, ce qui a facilité les échanges pour travailler dans les meilleures conditions. »
Mettre du sens et comprendre l’utilité des sciences et des mathématiques
La médiation scientifique est le cœur d’activité de l’association, ses salarié.es connaissent très bien la plus-value d’un dispositif tel que la Newton Room : « La mise en œuvre de connaissances mathématiques dans une situation concrète et une filière d’activité précise, ici l’aéronautique, aide les élèves à comprendre à quoi sert cet enseignement. Cela met du sens, ils comprennent tout de suite l’utilité des mathématiques. »
Pour Delphine, la Newton Room présente aussi un intérêt pour les enseignant.es : « ils voient leurs élèves autrement ! ». Le travail en atelier, sur des situations concrètes, avec du matériel de laboratoire, « aide les élèves en difficulté scolaire. Lorsqu’un élève manipule, expérimente, il n’éprouvera pas les mêmes difficultés. Certains élèves se sont révélés pendant l’animation. »
Stanislas Gabrovsek, enseignant de technologie au collège Félix Landreau, confirme ce que Delphine a observé et est convaincu de la plus-value de la Newton Room, pour les élèves mais aussi pour ses collègues ! Nommé à la rentrée 2021 dans ce collège, il a souhaité porter le projet de la Newton Room permanente auprès de sa nouvelle hiérarchie. Il est aujourd’hui référent pour la Newton Room permanente d’Angers qui ouvrira ses portes fin-mars: « Entre autres missions confiées au référent, je m’occupe de la préparation de la salle et je contacte les enseignants des collèges du département pour leur présenter la Newton Room. Avant la venue d’une classe, je m’assurerai avec l’enseignant que sa classe dispose bien de tous les pré-requis nécessaires pour bénéficier au mieux des cinq heures du module. »
« Pour la gestion de projet, c’est idéal ! »
Stanislas est convaincu du projet et ravi de la collaboration avec tous les partenaires : « avec First Scandinavia, tout se passe très bien, c’est fluide. Léo Lagrange réalise parfaitement l’interface entre nous, First Scandinavia, Terre des sciences et les acteurs instituitionnels (Département, Rectorat, région …). Pour la gestion de projet, c’est idéal ! »
Pour le professionnel, l’expérience de First Scandinavia avec la Newton Room est très rassurante : « ils ont déjà validé leur Newton Room dans d’autres pays européens, ils savent ce qu’il faut faire et les écueils à éviter. »
Travailler en équipe, expérimenter, tâtonner, se tromper, découvrir
Le référent Newton aura également la responsabilité de l’animation du module avec les élèves. L’équipe angevine a choisi deux modules : robotique et énergie. Il rappelle « les cinq heures du module n’ont pas pour seule vocation de cocher des items du référentiel de compétences des élèves. Leur participation présente tellement d’autres intérêts ! Travailler en équipe, mettre en œuvre une expérimentation scientifique dans les conditions d’un laboratoire, tâtonner, se tromper, découvrir, rédiger ses conclusions. » Pour le professionnel, ancien ingénieur et chercheur, « la Newton Room va captiver les élèves. Ils seront très actifs et sollicités tout au long de la séance. Cela leur ouvrira de nouveaux horizons, un nouveau champ des possibles pour découvrir l’utilité des sciences ! »
Les enseignant.es également pourront s’appuyer sur la Newton Room pour motiver leurs élèves et transmettre des connaissances d’une façon différente. « Quand ils aborderont en classe le rapport entre la circonférence et le rayon du cercle, ils pourront se référer à l’expérimentation avec le robot sur roues ! ». Après la séance dans la Newton Room, l’enseignant doit poursuivre avec sa classe : « nous voulons transmettre une dynamique dans le rapport aux mathématiques et aux sciences. Réaliser soi-même une manipulation technique, se tromper, recommencer. Il faut garder cette dynamique en classe ! »
Ouvrir de nouveaux horizons et éveiller l’esprit critique grâce aux sciences
Si les études ont démontré ces dernières années une désaffection des jeunes pour les disciplines scientifiques, la Newton Room propose une piste ambitieuse et innovante pour montrer à nouveau le sens et l’intérêt de ces disciplines. Delphine insiste sur la plus-value de la médiation scientifique qui favorise « l’éveil de l’esprit critique. La démarche scientifique encourage à se poser des questions et autorise à faire des erreurs. Pour aller plus loin, il faut souvent en passer par des erreurs. »
Ouvrir de nouveaux horizons et développer l’esprit critique : la Newton Room est en parfaite adéquation avec nos ambitions d’acteur de l’éducation populaire !