Amener la culture au plus près de toutes et tous et en particulier des personnes qui en sont éloignées, fait partie des missions de l’éducation populaire et représente une ambition forte pour notre mouvement. Dans le pays du Clermontois (60), en Picardie, une équipe Léo Lagrange gère depuis des années le comité d’action locale (CAL) qui propose de nombreuses activités artistiques et culturelles. Parmi leur éventail d’actions et projets : une programmation de spectacles vivants et des médiations, sur l’ensemble de ce territoire rural.
Identifier et programmer des spectacles pour les jeunes enfants dès 3 ans, les jeunes et les adultes
Caroline Farah-Lavaud, directrice du CAL depuis 2019, assure le travail d’identification des compagnies de spectacles vivants pour réaliser la programmation de chaque saison culturelle. « Je me rends dans les festivals pour les programmateurs et toute l’année j’assiste à des spectacles, qu’il s’agisse de théâtre, de marionnettes ou de musique » détaille la professionnelle.
Une vingtaine de spectacles composent la saison du CAL, la programmation doit répondre à plusieurs critères, dont les âges des publics. En effet, le CAL travaille avec les établissements scolaires du Pays du Clermontois, dès la maternelle, l’élémentaire, le collège et le lycée. Une partie de la programmation doit donc s’adresser à différents jeunes publics. S’agissant de la ligne artistique : « j’essaie de proposer ce qu’aiment les habitants, j’évite que ce soit trop contemporain mais je tente quand même régulièrement de nouveaux styles ! Nos spectateurs sont curieux et ont confiance ! ».
Un autre critère déterminant pour le choix des compagnies qui se produiront sur le territoire : les exigences techniques pour l’installation du spectacle et sa sonorisation. En effet, toutes les communes doivent être concernées par la programmation, même si elles n’ont pas de salles de spectacles !
Proposer des spectacles dans les 18 communes, jusque chez l’habitant !
En pleine ruralité, les communes disposent rarement de salles de spectacle et Caroline programme donc dans les salles des fêtes municipales. Or, celles-ci ne disposent pas, en général, de l’équipement nécessaire : « si le coût de l’adaptation technique est supérieur au cachet de l’artiste, je ne programme pas. Donc je choisis des spectacles qui pourront facilement prendre en compte nos contraintes » explique Caroline.
Et parfois, certaines compagnies viennent avec leur propre spectacle mobile ! « Nous avons déjà bénéficié d’un bus théâtre et d’un bus opéra ! » se félicite Caroline. Et pour continuer à relever ce challenge, elle a le projet d’acquérir une yourte qui pourrait se déplacer dans tout le territoire !
L’un des enjeux de l’accessibilité de la culture, c’est aussi de convaincre de nouveaux spectateurs d’assister à la programmation. Pour cela, chaque année, un artiste se rend au domicile d’un ou 2 habitants pour une lecture théâtralisée ! « La personne peut inviter des membres de son entourage pour assister à cette prestation chez elle. Nous communiquons assez largement pour trouver des volontaires qui ne sont pas nos spectateurs habituels. Nous voulons aller au plus près des personnes : faire rentrer la culture dans leur intimité est une manière de faciliter leur rencontre avec les arts » argumente Caroline.
La médiation culturelle avec les publics jeunes et scolaires
Pour accompagner cette découverte du spectacle vivant, le CAL propose des séances de médiation culturelle en amont de la représentation. 2 médiatrices, Eloïse Durur et Jennifer Morel interviennent dans les écoles, de la maternelle au lycée : « notre objectif est de préparer ces jeunes publics au mieux pour qu’ils profitent du spectacle, nous leur donnons des clés de compréhension comme le contexte sociohistorique et nous expliquons comment va se dérouler la séance » explique Eloïse.
Les 2 professionnelles évoquent le spectacle « Toutes causes confondues » sur le droit à l’avortement, présenté cette saison aux lycéens et collégiens. Pendant la séance, la médiatrice a expliqué le contexte et l’affaire du procès de Bobigny en 1972 et la plaidoirie de Gisèle Halimi. « La médiation doit permettre que nos publics se rendent au théâtre en spectateur averti » complète la professionnelle.
D’autres partenaires bénéficient également des médiations avant les spectacles : la mission locale, les enfants scolarisés et hébergés à l’hôpital psychiatrique de Clermont, le Centre Rabelais pour les enfants en situation de handicap, la Maison des jeunes et de la culture de Mouy (60) ou encore le périscolaire et les accueils de loisirs de la commune.
Faciliter l’accès à la culture pour le plus grand nombre
Pour la saison 2024-2025, 4000 spectateurs profiteront de la programmation, dont 1650 jeunes publics issus d’une quarantaine d’établissements scolaires. Le travail de réflexion sur la programmation puis de communication à destination de tous les partenaires et des habitants ainsi que la médiation culturelle permet à l’équipe du CAL de remplir pleinement la mission qui lui est confiée par la communauté de communes : faciliter l’accès à la culture pour le plus grand nombre.
L’art et la culture constituent des fenêtres ouvertes sur le monde, sur soi et sur les autres : c’est bien le rôle de l’éducation populaire d’accompagner tous les publics à leur découverte et à leur pratique.
Le CAL propose également des ateliers à l’année et des stages, en musique, arts plastiques, sport. Une résidence d’artiste est aussi prévue chaque saison. Le CAL organise un an sur deux le Festival Divers et d’été ainsi qu’un salon de figurines et maquettes. Des mallettes pédagogiques sont mises à disposition des écoles pour faire découvrir l’art contemporain aux enfants.
Pour garder le contact :
Caroline Farah-Lavaud
Directrice du CAL
caroline.farah-lavaud@leolagrange.orgEloïse Durur
Médiatrice culturelle et chargée de communication
eloise.durur@leolagrange.org
Pour aller plus loin :
Le site web du CAL
Les dépliants et brochures
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Et sur Instagram : @calduclermontois