Les violences qui découlent de la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre le 27 juin dernier, bouleversent profondément la France. Au-delà du traumatisme de la mort violente d’un jeune de 17 ans par l’action d’un dépositaire de l’ordre public, les dégâts, considérables, perturbent la vie de milliers de personnes et révèlent la menace qui pèse sur notre démocratie. La violence fait vaciller notre équilibre républicain.
La Fédération Léo Lagrange, comme beaucoup d’acteurs associatifs, a vu certaines de ses maisons de quartiers, centres sociaux et accueils jeunes incendiées et/ou vandalisés. Nous souhaitons exprimer notre solidarité envers les habitants qui se voient privés de précieux espaces de vie commune et tout notre soutien aux professionnel.les, bénévoles, et partenaires qui voient leurs lieux de travail détruits, leur sécurité compromise par ces agissements intolérables et qui se mobilisent, malgré les circonstances, au bénéfice de leurs publics usagers et pour une solidarité de tous les instants.
Face à cette inquiétante situation, loin des invectives et du déni de responsabilité, que pouvons-nous faire ?
Persévérons, demain comme hier, collectivement et avec force, dans le maintien d’un lien éducatif, de lieux d’expression et de réalisation ouverts à tous, dans une responsabilité partagée, celle de permettre à tous les enfants de la République, quels que soient leur lieu d’habitation, leur histoire de vie, à retrouver confiance : confiance en eux, confiance en l’avenir, confiance en la démocratie. Les acteurs éducatifs agissent aujourd’hui avec un engagement sans failles, mais trop souvent côte à côte.
Ensemble, État, collectivités, associations, entreprises, trouvons les nouveaux espaces de coopération, pour assembler nos forces et inviter les jeunes mais aussi les moins jeunes, à appréhender la complexité, à croire en son pouvoir d’agir et à l’exercer, à participer au destin commun de notre société, à enrayer l’émiettement social et le seul horizon consumériste et individualiste.
Pour cela, il nous faut collectivement agir en dépassant les territoires, les périmètres, les frontières par exemple entre le temps scolaire et le temps libre.
On le sait, la complémentarité éducative est essentielle, elle doit s’inscrire dans le long terme et ne peut être appelée de nos vœux qu’en cas de crise. Les sujets devant nous sont nombreux et déterminants, au rang desquels les rythmes éducatifs (et donc le calendrier scolaire) et le droit aux vacances et à un temps libre émancipateur pour tous.
L’Etat doit nous accompagner dans ce mouvement et cet appel s’adresse évidemment à lui en premier lieu. La vision éducative de notre pays doit s’inscrire dans le long terme. Finissons-en avec le saupoudrage des moyens et les responsabilités diluées ou mal coordonnées.
Ceci est un appel à soutenir les acteurs éducatifs, à reconnaitre le rôle et la spécificité de nos associations d’éducation populaire dont les moyens d’action et la reconnaissance n’ont eu de cesse d’être altérés depuis des décennies, alors même que les défis à relever se sont multipliés et complexifiés.
Ceci est un appel à faciliter et encourager encore davantage les alliances et complémentarités éducatives, à mener des politiques publiques fortes de lutte contre les inégalités sociales, à ne jamais laisser passer les discriminations, à développer le respect mutuel et le sens des responsabilités.
La Fédération Léo Lagrange se tient prête pour contribuer davantage à un futur fondé sur la fraternité et l’aspiration à la dignité et au bonheur.
Contact presse : Camille Dombret, tél : 06 78 06 27 91, camille.dombret@leolagrange.org