Agir dans les territoires, au plus près des habitant.es et auprès des politiques publiques pour transformer la société fait partie de l’ADN de notre mouvement. Les directeur.rices des équipements de proximité ont justement été invité.es à un séminaire les 6 et 7 février derniers pour s’interroger sur « Le bien vivre : quelle(s) démarche(s) pour inventer demain ». A l’ordre du jour pour la cinquantaine de salariés participant à ces 2 jours de travail : définir collectivement la notion de bien-vivre, identifier comment nous contribuons à celui-ci grâce à nos actions et enfin identifier des possibles modalités d’évaluation.
Co-construire une approche commune autour du bien-vivre et de la participation des habitant.es
Dans la perspective de la structuration du réseau Léo Lagrange en filières métier dès janvier 2025, des professionnel.les Léo ont été invité.es à ce séminaire afin de co-construire une vision et une approche commune pour les équipements de proximité de Léo Lagrange Animation.
Les maisons de quartier, maisons pour tous et centres sociaux agissent en s’appuyant sur la participation des habitant.es et le bien-vivre est apparu comme un sujet pertinent pour mobiliser les équipes Léo.
Pour Stéphane Debic, directeur de Léo Lagrange animation (LLA) : « Les équipements de proximité, représentent une partie importante des activités de Léo Lagrange Animation, cette définition revêt néanmoins une large palette de dispositifs, des centres sociaux labellisés, aux centres culturels, aux maisons de quartiers, ils ont cependant tous en commun d’agir sur un territoire avec et pour des habitants, quelques soient leurs situations. Par ailleurs, la participation de tous est dans l’ADN de notre mouvement, c’est un enjeu qui est inscrit dans nos 6 valeurs fondamentales, à côté du triptyque républicain, de la laïcité et de la justice sociale.
Ce séminaire est l’occasion de remettre cette question au cœur de nos priorités, mais aussi de faire un pas de côté, nous promouvons la participation de tous, et pas seulement pour répondre à des impératifs de nos financeurs, mais parce que nous sommes convaincus que la participation des citoyens est un élément qui participe du « bien vivre »
Après une introduction du séminaire et une animation par Benjamin Mauduit, responsable du plaidoyer et des représentations extérieures, Eléonore Lavoine, chargée de recherche en utilité sociale et responsable de la vie associative, a proposé un cadrage théorique en retraçant les origines des démarches autour du bien-vivre et en soulignant leur articulation autour d’un socle commun :
- Apporter une vision multidimensionnelle du bien-vivre (santé, éducation, utilisation du temps, travail, nature, accès et recours aux services publics…). Pas de hiérarchie entre les composants du bien vivre, on estime qu’il est aussi important de pouvoir se nourrir que de comprendre son environnement.
- Ancrer localement la démarche, avec les différentes parties prenantes et tenant compte des spécificités du territoire (qu’elles soient naturelles, infrastructurelles, organisationnelles, symboliques et politiques ou administratives).
- Se fonder sur une dynamique participative, considérant que la définition du bien vivre relève de l’affaire de toutes et tous, les équipements de proximité étant considérés comme des espaces privilégiés de discussion autour de ces sujets.
Ensuite, l’association marseillaise Mad Mars été invitée à témoigner de sa propre expérience en matière d’évaluation du bien-vivre avec son événement « Du produit intérieur brut au bonheur intérieur brut » pendant lequel les participant.es ont échangé sur les indicateurs du bien-vivre.
Le jeu de rôle « Objection : la jeunesse à charge » sur le thème de la démocratie participative a clôturé la journée. Retrouvez sur Léo Pro le mode d’emploi de cette animation pour la réaliser avec vos publics !
Mobiliser ses parties prenantes autour du bien-vivre : définir, mesurer et améliorer
Les réflexions sur le bien-vivre se sont poursuivies le lendemain avec 3 ateliers qui ont amené progressivement les salarié.es à s’approprier la démarche pour l’expérimenter dans leurs structures :
- Atelier 1 : Quelle est notre approche du bien-vivre ? En s’inspirant de ce qui a été vu la veille, chaque groupe a identifié ce qui constitue pour lui le bien-vivre puis a retenu 3 grandes dimensions. Les participants devaient alors s’interroger sur la contribution des structures Léo à ces 3 déterminants du bien-vivre.
Par exemple, un groupe a retenu : la capacité à faire ses propres choix, l’accès aux droits et le lien social. - Atelier 2 : Quelle stratégie pour mobiliser dans chaque structure les différentes parties prenantes sur cette thématique ? Les participant.es ont joué des saynètes lors desquelles ils devaient mettre en scène une manière d’impliquer l’une des parties prenantes de leur équipement : les salarié.es, les bénévoles, les usager.ères ou les partenaires. Les modalités variaient évidemment en fonction des interlocuteurs à mobiliser.
- Atelier 3 : Quels critères d’évaluation ? Les maisons pour tous, maisons de quartier et centres sociaux vont expérimenter dans leur structure une démarche participative sur le bien-vivre. Comment pourront-ils progressivement capitaliser les apports pour ensuite le diffuser ? L’évaluation pourra d’une part s’appuyer sur des éléments quantitatifs mais aussi sur le récit de la démarche grâce au storytelling qui en sera fait. Place à l’expérimentation et aux retours du terrain !
Formaliser une démarche commune à tout le réseau Léo Lagrange Animation
Elisabeth Majan, directrice de Léo Lagrange Méditerranée, va accompagner la démarche. Elle a présenté les prochaines étapes et l’objectif à atteindre.
D’ici le mois de juin, 2 rendez-vous intermédiaires seront organisés en distanciel : « les salariés qui pilotent la démarche dans leur structure pourront présenter ce qu’ils ont déjà mis en place, les réussites et les difficultés, afin de capitaliser progressivement », explique Eléonore. Un bilan sera réalisé avant l’été avec la volonté d’établir un livrable qui formalisera l’approche spécifique portée par Léo Lagrange autour de la participation des habitants sur le bien-vivre sur son territoire.
La première étape pour les structures Léo sera donc d’amener les parties prenantes à définir le bien-vivre sur son territoire, d’identifier en quoi l’équipement de proximité y contribue et comment tous ensemble les acteurs peuvent agir pour améliorer leur bien-vivre.
« Explorer le sens du bien vivre, se nourrir des travaux de recherche, regarder ce qui se fait ailleurs, et identifier nos bonnes pratiques, voilà autant de marqueurs concrets qui permettent d’illustrer ce que doit être l’expertise métier. L’ambition de Léo Lagrange Animation, c’est de continuer à s’inscrire dans une double expertise : celle d’un opérateur reconnu et qui se nourrit constamment d’une expertise savante et d’analyse de pratique.
Ce séminaire nous a permis de lancer des travaux collectifs autour de la participation, nous allons continuer à travailler le sujet pendant le 1er semestre, et cette matière viendra alimenter le projet éducatif », conclut Stéphane.
Rendez-vous dans quelques mois pour suivre ce travail de réflexion et d’expérimentation dans les structures !